> RCEA : oui, on peut encore investir dans la route !

27062013

> RCEA : oui, on peut encore investir dans la route ! dans Actualité locale bamnagement

rn141-300x168 dans Aménagement du territoireOui, je vais vous parler de la Commission Mobilités 21, désormais connue pour son avis défavorable à la réalisation de la LGV Poitiers-Limoges d’ici à 2020. Mais non, je ne vous parlerai pas (dans cet article) de train mais bien de liaisons routières. Car masquées par les bruyants lobbies concernant ces projets symboliques d’ampleur, qu’ils soient favorables ou défavorables, les préconisations en terme d’infrastructures routières ont toute leur importance dans ces conseils (rappelons que ce rapport n’est qu’indicatif). L’exemple de la RCEA, Route Centre Europe Atlantique, élément majeur de transport transversal dans un pays où les liaisons est-ouest sont peu aisées, favorisé quel que soit le scénario par la Commission, me semble parlant et capital.

Dans ce rapport, au-delà des médiatiques suggestions de repousser les projets de LGV au-delà de 2030, si l’on excepte la voie Bordeaux-Toulouse, la commission en question se devait de hiérarchiser l’ensemble des 70 projets du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT), vus comme trop nombreux et très diversement pertinents. Parmi eux, donc, des liaisons ferroviaires (outre Poitiers-Limoges, des projets en Bretagne, en Normandie ou en Alsace), mais aussi fluviales et routières. La RCEA en fait partie : cet axe très emprunté relie la façade atlantique (Nantes au nord et Bordeaux au sud) aux frontières orientales de la France, et passe notamment par Bellac ou Limoges, La Souterraine, Montluçon.

Les écologistes, dont je me réclame plutôt, se sont d’ores et déjà attachés à déplorer le maintien d’efforts attribués aux projets routiers qui selon eux « n’ont rien à faire dans un projet de mobilité durable » qui se devrait d’accentuer les financements sur des liaisons déjà existantes. Personnellement, j’estime toutefois qu’assurer une modernisation de ces axes, et en l’occurrence de la RCEA, répond à une double exigence pleine de cohérence et de bon sens : sécurisation de liaisons très fréquentées et très accidentogènes, assurant de fait une optimisation des parcours, à toutes échalles, car la liaison RCEA a à la fois une utilité dans les parcours internationaux (à l’est vers la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, à l’ouest vers l’Espagne) et plus locaux (entre façade atlantique et couloir rhodanien, et de manière encore plus locale, entre départements). La route, si elle continue de fait de favoriser l’automobile, moyen de déplacement évidemment polluant quoique populaire, est encore la plus à même de favoriser les mobilités et donc le désenclavement des territoires. Et rappelons que la RCEA n’est pas un axe ex-nihilo. En outre, je pense que le combat contre l’automobile, s’il se doit d’être modérément mais réellement tenu, doit avant tout être mené en ville. Si ces travaux routiers ne font pas la part belle aux concessions, ce qui est le cas pour le maillon central de la RCEA entre la Creuse et la Saône-et-Loire, mais ce qui hélas se dessine pour l’axe nord-est de la RCEA, entre Bressuire et Limoges, et s’ils sont pris en charge par un Etat volontaire et des collectivités épaulées, je les soutiens totalement.

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Ainsi, point plus localisé et plus personnel étant donné mes racines familiales en Charente limousine, je regarde d’un bon œil l’ouverture d’un nouveau maillon de la RN 141 doublée entre Etagnac et Chabanais, à une quarantaine à l’ouest de Limoges (cf. vidéo ci-contre), qui permettra enfin de désengorger et de sécuriser le chef-lieu de canton si durement marqué par le passage incessant et meurtrier des poids-lourds. Un grand défi s’offre désormais au village, celui de convertir cette tranquillité retrouvée en un outil d’embellissement et de réanimation de son tissu commercial et résidentiel.

Plus largement, cette mise en quatre voies des axes transversaux ne peut que servir l’intégration du territoire du Limousin aux régions environnantes, un enjeu capital à l’heure où la concurrence entre territoires n’a jamais porté autant de perspectives, négatives comme positives. Dans le même temps, les liaisons routières, quand elles demeurent axes nationaux gratuits avec échangeurs régulièrement disposés, assurent une desserte locale, précise des territoires ruraux et urbains, sans privatisation des réseaux forcément dommageable. Un bon compromis, moral et pragmatique.

Photo et vidéo : la RN 141 à Etagnac, (c) France 3 Poitou-Charentes. Dans la vidéo parlent successivement Michel Gealageas, maire de Chabanais, Michel Boutant, sénateur et président du CG de Charente, et le maire d’Exideuil, encore traversé par un RN 141 à deux voies.




> La croisée des chemins !

24062013

> La croisée des chemins ! dans Actualité locale dsc_8623-300x200Je n’ai pas coutume de m’adresser directement aux éventuels passagers du blog, mais une fois n’est pas coutume ! Je reprends la parole après une longue période de silence. Il faut dire que ces dernières semaines ont été chargées, en temps et en esprit, entre quelques vacances, plusieurs procédures de candidature pour la suite des mes études, des engagements au Conseil régional des jeunes et le choix de relancer quelques petits travaux sur Wikipédia. La faute à un petit manque de motivation, aussi, sans doute.

La perspective des élections municipales de 2014 me préoccupe beaucoup. Aussi, vous devez prendre connaissance des débats, c’est votre rôle de citoyen. Pour tâcher de vous y aider, consultez la presse locale, les blogs et autres moyens modernes d’information, mais gardez votre sens critique et surtout, posez-vous des questions. Allez au devant de l’information conventionnelle. N’oubliez pas que vous êtes chaque minute un citoyen et que tous les sujets sont politiques (au sens large et noble), notamment les plus quotidiens, les plus évidents, qui concernent chacun de nous à chaque instant, de votre trajet en voiture à vos horaires de cornemuse et des visites touristiques que vous conseillerez à vos amis parisiens à vos courses en centre-ville. Non pas parce que l’acteur politique élu en est le garant exclusif. Mais bien parce que le rapport que vous entretenez avec celui-ci via vos activités fait de vous un acteur politique au sens premier. Engagez-vous dans les débats… et s’ils n’existent pas encore, demandez leur création.

Avec la page Facebook, le profil Twitter et le blog Municipales 2014, j’espère que vous trouverez matière à vos réflexions. Je tâcherai d’y publier des articles sur l’actualité et les enjeux de l’élection. Des liens vers ces publications seront disponibles sur le blog.

De mon côté, licence de géographie validée et déjà les préparatifs en cours pour un parachutage à Genève en Master 1 Géographie ! Dieu merci, là-bas aussi, il y a des trolleys (cf. ma photo ci-dessus). Mais Limoges-Genève, c’est un certain nombre de kilomètres et d’heures de trajet. Et si j’aurai à cœur de rester du mieux que je pourrai connecté à la vie limougeaude, il me sera difficile de me confronter au terrain comme je le faisais jusqu’alors. Mais alors, si un tel déracinement se confirme, et même s’il n’est évidemment pas définitif et encore moins total, que faire de ce blog dont la raison de vivre est bien mon engagement formel ou non dans l’actualité locale ? Je n’ai pas encore de réponse. Je vais donc m’efforcer de continuer à publier ici au moins jusqu’à septembre. Le moment venu, je déciderai du sort que je réserve à cette aventure de blogueur démarrée il y a presque six ans maintenant. Avec la certitude que quoi qu’il arrive, quel qu’en soit le moyen, je demeurerai présent, ici ou là, sur la blogosphère ! Je vous en avertirai.




> Municipales : brèves de campagne #2

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> Municipales : brèves de campagne #2 dans Actualité locale b-limoges2014-300x25

 

dsc_8695-300x200 dans Internet

La création de débats citoyens, les témoignages de Cyril Cognéras, les ambitions de Guillaume Guérin… c’est l’actualité de la campagne municipale à Limoges !

- Nous nous sommes retrouvés à cinq, place de la République. Modeste réunion, mais la motivation et l’envie de créer quelque chose étaient présentes. Déjà sensibilisés à la question politique, actuels ou anciens militants politiques, nous nous sentons d’ores et déjà concernés par les enjeux tus ou affirmés des prochaines élections municipales. Nous ne créerons pas de liste, certains étant déjà engagés. Mais notre objectif est  de créer les conditions d’un débat citoyen, au-delà des échéances prochaines mais profitant du contexte électoral, l’élection municipale étant l’élection concrète et locale par définition, par essence. Le but ultime, c’est que chacun se réapproprie son statut de citoyen et le fasse vivre en s’intéressant à la vie publique locale, en interpellant ses élus, et éventuellement en s’engageant par la suite, dans la politique, mais aussi et pourquoi pas avant tout dans le milieu associatif, ou par le dialogue, tout simplement. Bientôt, nous serons plus nombreux, car vous serez conviés à nos débats citoyens.

- Figure emblématique du conseil municipal de Limoges, tête de liste des Verts en 2008, unique élu de la liste, qui avait créé un groupe écolo-capitaliste avec les deux élus NPA en 2009, puis revenu à Europe-Ecologie Les Verts, Cyril Cognéras a décidé avec simplicité, parler vrai et sincérité de rendre compte de son expérience, de son vécu d’élu municipal sur son blog.

- Profitant de la venue de Laurent Wauquiez à Limoges, qu’il a lui-même invité avec son organisation Haute-Vienne Alternance, le jeune Guillaume Guérin a d’ores et déjà lancé sa carrière politique active. Certain d’être élu au conseil municipal sur la liste UMP dont on ne connaît pas encore avec certitude le meneur, le meilleur espoir de l’UMP depuis le retrait d’Alain Marsaud a réussi à réunir autour de sa personne et de son ambition une fédération départementale haut-viennoise totalement éclatée. Et nourrit de bons espoirs pour 2014 (Aixe-sur-Vienne, Bellac, Magnac-Laval sont les objectifs), et même 2015, puisqu’il devrait conduire la liste régionale !




> La Grande Battle : pour Limoges… et l’ouverture d’esprit !

13112012

> La Grande Battle : pour Limoges... et l'ouverture d'esprit ! dans Culture bculture

grandebattle dans DécouverteCe soir, les quatre jeunes limougeauds de Players Go Places défendront leur réinterprétation de la Valse des fleurs de Tchaïkovski, baptisée Jealousy, dans la toute nouvelle émission de France 2 « La Grande Battle » et y chercheront les votes des téléspectateurs. Les principes du programme : revisiter des morceaux du répertoire musical dit « classique », avec une instrumentation et une approche contemporaines. Et espérons-le, proposer une nouvelle approche moins sectaire et uniforme de la musique, et favoriser l’ouverture d’esprit.

Un concept télévisuel que certains jugeront facile, et que les puristes réprouveront peut-être. Et l’émission sera peut-être une grande fête avant d’être un plaidoyer pour l’ouverture d’esprit. Peu importe. La musique n’est-elle pas faite pour être vécue ? C’est certes à partir de codes, de références communes qu’un style musical construit et perpétue son identité. Mais le figer, le cloisonner, n’a aucun sens, peu d’intérêt. D’ailleurs, ce terme de « musiques actuelles » n’est-il pas un peu réducteur, si on réfléchit un instant ? Une musique actuelle, indépendamment de son style et de ses références, n’est-ce pas avant tout une musique que l’on fait vivre, soit en l’appréciant et l’écoutant, soit, encore mieux, en l’interprétant, et donc par extension, en l’actualisant de nos motivations musicales ? Toutes les musiques n’ont-elles pas été en un sens, un jour, des musiques actuelles ? La réputation que l’on colle à certains styles musicaux, avec son cortège de préjugés, n’est-elle pas nuisible, et ne va-t-elle pas à l’encontre même du concept d’ouverture culturelle ?

players-go-places-300x150 dans InsoliteConnus à l’échelle régionale pour être issus d’anciens groupes dynamiques et pour avoir été programmé dans plusieurs salles dont La Fourmi, les musiciens de Players Go Places, repérés par Les Inrockuptibles, ont récemment été auditionnés à Tulle dans le cadre des sélections régionales des Inouïs du Printemps de Bourges, tremplin pour le célèbre festival berrichon. On leur souhaite quoi qu’il en soit bonne chance pour leur prestation télévisée de ce soir !




> La présidentielle a inspiré les publicitaires !

18052012

> La présidentielle a inspiré les publicitaires ! dans Hollande bmedias

Une fois les élections législatives passées (et quel qu’en soit le résultat), les travaux de la mandature seront lancés, et avec eux, la page de renouvellement politique de 2012 sera fermée. De fait, la campagne électorale et ses symboles entreront dans l’histoire politique de la République. Ces moments extrêmement théâtralisés laissent pléthore d’occasions de commenter les affres de notre société. A ce titre, vous l’avez sans doute remarqué, les publicitaires s’en sont donnés à cœur joie, les publicités faisant de nombreuses allusions aux acteurs du scrutin, et reprenant de près ou de loin des bouts de slogans électoraux (ça avait déjà été le cas en 2008 après l’élection de Barack Obama, mais également avant et après la campagne de 2007, ou la présidence de Nicolas Sarkozy avec son épouse Carla Bruni). Retour en son et image sur certains spécimens (liste non-exhaustive).

Diaporama de publicités également disponible à tous sur la page Facebook du blog.

Leerdammer
Le goût du changement avec un fromage des Pays-Bas : l’allusion paraît évidente. Nombre d’internautes ont également raillé la chute du clip, parallèle à l’inconnue supposée du cap d’un nouveau gouvernement de gauche.
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Sixt3-300x169 dans InsoliteSixt (ci-contre)
La société de location met dos à dos les deux finalistes, après les avoir chacun apostrophé par un slogan à double sens.

Fédération des aveugles et handicapés visuels de France
Dans la mouvance des affiches sur le sida ou de l’ancienne campagne de RTL (Vivrensemble, avec les couples Villepin-Sarkozy et Royal-Hollande). DSK, Daniel Cohn-Bendit, Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, Cécile Duflot, Martine Aubry, Carla Bruni, François Hollande et Dominique de Villepin sont mis en scène.

Skoda
Skoda joue sur l’éternel mais efficace discours de défiance du politique.

Nouvelles frontières
Pas une attitude très citoyenne. Ah, si, il y a un lien pour connaître les modalités du vote par procuration !

Le slip français
Ici, même la chorégraphie du slogan officiel de François Hollande est réemployée ! Les affiches des principaux candidats ont également été détournées. Un bon coup de buzz pour cette modeste entreprise qui s’attache à produire en France. Tiens tiens !
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Aides
Petite provocation pour la lutte contre le Sida. Ca peut déranger, mais quand il s’agit d’interpeller les candidats sur un sujet important…

Spontex
Un détournement parmi tant d’autres de l’affiche de Nicolas Sarkozy, et sans doute un des plus indulgents !

Ikea
La simplicité du slogan de François Hollande a visiblement inspiré.

Ford-Fiesta2-247x300 dans InternetFord Fiesta (cf. ci-contre)
Ressemblances plus que troublantes de ces deux candidats fictifs avec MM Hollande et Sarkozy. La publication de cette campagne après les résultats a fait mouche.

Triumph
Publicité décriée (cela peut se comprendre), comme bien souvent quand le corps est bradé à des fins commerciales… et d’autant plus quand la chose publique y est associée !

Sensee
Claire allusion à la fameuse anaphore de François Hollande. L’entreprise a publié une série de publicités concernant les deux candidats du second tour jouant sur le double sens.

Recylum
De là à penser que les candidats étaient bon au recyclage…

Wijet
Le vol Brive-Paris le soir du 6 mai a laissé des traces !

Mutualité française
Récidive, après 2007, où la Mutualité française avait aligné des photos et les scores finaux des deux finalistes, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, avant de leur opposer son « audience ».




> Série spéciale Présidents et Limousin (3/5)

15042012

> Série spéciale Présidents et Limousin (3/5) dans Découverte b2012b

Pour le troisième volet de ma série spéciale Présidentielle, je vous propose de revenir tout simplement en image sur quelques meetings électoraux et visites de campagnes qui ont émaillé l’histoire des scrutins présidentiels en Limousin (cf. vidéos en cliquant sur les titres). L’occasion de les mettre en relation avec le contexte national et local, et peut-être de comparer ces situations avec la campagne actuelle, à une semaine du premier tour.

Jacques Chirac à Brive, Guéret et Limoges (1981)

Chirac-Brive-1981-300x268 dans Histoire« Il est ici chez lui en terrain conquis. » Des mots qui transposés trente ans plus tard, sonneraient de la même façon… mais pour un tout autre candidat ! Jacques Chirac choisit en 1981 de lancer sa campagne en province en allant à la rencontre des Limousins, tout d’abord à Brive, puis en Creuse et enfin à Limoges. La patte chiraquienne s’imprime, l’épopée est bien lancée, faite d’une alternance en province de rencontres d’agriculteurs sur le terrain, de simples citoyens sur les marchés et de sympathisants dans les salles. Une relation singulière que l’enfant du pays avait commencé à nouer en tant que ministre de l’Agriculture et du développement rural du gouvernement Messmer de 1972 à 1974. Et qui fera des émules : d’aucuns ont voulu dresser un parallèle avec les « techniques » de campagne de François Hollande, Ségolène Royal ou dans une moindre mesure de Nicolas Sarkozy, ou au contraire l’opposer à celles d’un Edouard Balladur ou d’un Lionel Jospin, plus urbains et moins chaleureux.

Un choix qui porte ses fruits au moins en Limousin : au premier tour, Jacques Chirac écrase ses concurrents en Corrèze (41 % contre 9 % seulement pour le président sortant), et les domine aussi en Creuse. Il n’est que 3e en Haute-Vienne, mais y améliore nettement le score de Jacques Chaban-Delmas, candidat gaulliste de 1974.

Jacques Chirac à Limoges (1988)

Nouvelle tentative pour Jacques Chirac, sept ans après son échec au premier tour contre Giscard-d’Estaing. En 1988, la candidature simultanée du premier ministre et du président sortants vient clore deux années d’acide cohabitation entre Jacques Chirac et François Mitterrand. Cet extrait du meeting du candidat du RPR à Limoges, retranscrit donc une attaque contre le socialiste, accusé d’imprécision et d’hésitation (tiens tiens !), se plaçant de fait en candidat de la conviction et du courage. Le tout en des terres qu’il connaît bien. L’allusion à la force physique peut surprendre, mais venant d’un homme qui a aussi fait de son corps, peut-être inconsciemment, une arme politique, un gage de sûreté et de détermination, ça l’est sans doute moins. N’en déplaise à Lionel Jospin qui quatorze ans plus tard, se mordra les doigts d’avoir traité son adversaire de « vieilli, usé et fatigué » !

Au détour d’une phrase de ce discours incisif, « nous, la France ». Le futur président s’assimilerait-il à son pays ? Sans doute pas, mais cette assurance ne suffira pas : Jacques Chirac enregistre au premier tour, en Limousin, un score légèrement inférieur à celui de 1981, et surtout, est nettement battu au second tour (54 % contre 46 %). La prochaine fois sera la bonne !

Lionel Jospin à Limoges (2002)

Un mois avant le terrible séisme politique que l’on connaît, le premier ministre est en visite au Palais des sports de Beaublanc. Entouré des principaux élus socialistes de la région, dont François Hollande, premier secrétaire du parti mais aussi élu de la Corrèze, Alain Rodet et Jean-Pierre Demerliat, sénateur et premier secrétaire fédéral, le candidat effectue un passage obligé en Limousin, qui bien qu’historiquement socialiste, reste aussi une chasse gardée de Jacques Chirac, qui y réalise de très bons scores (37 % en 1995, contre 24 % pour lui-même).

En mars encore, la confiance semblait régner (on se souvient d’ailleurs de ces images du candidat Jospin souriant quelques jours avant le premier tour, à l’hypothèse de son absence du second tour…). Les résultats plutôt bons du gouvernement de gauche plurielle semblent conforter la gauche dans sa capacité à offrir une alternative crédible au sommet de l’Etat. La suite sera tout autre, on le sait.

Excès de confiance ? Peut-être. Division de la gauche ? Certainement. Erreurs du candidat ? Possible également. La forme de sa parole et ses prestations publiques n’ont par ailleurs peut-être pas contribué à faire de lui un personnage chaleureux et galvaniseur. Des carences que nombre d’observateurs ont évoqué, et que l’intéressé lui-même a pu reconnaître. Dans ce meeting limougeaud, Lionel Jospin fait preuve de sérieux, mais les quelques images du reportage suffisent à le montrer parfois relativement distant du public, assez peu souriant, très concentré sur ses papiers. Une question de forme, mais cela compte. Il va toutefois sans dire que les causes de la défaite ne sont pas imputables qu’à lui !

Ségolène Royal à Limoges (2007)

Meeting-Royal-Limoges-300x200 dans HollandeEn cette fin mars, Ségolène Royal suivait de peu Michel Polnareff dans la toute nouvelle salle du Zénith. Au terme d’une journée de campagne en Limousin (foire des Hérolles dans le proche Poitou, visite à des salariés du textile, notamment), rendez-vous était donné à plus de 8.000 sympathisants, venus voir la candidate socialiste, désignée quelques mois plus tôt par 60 % des adhérents du PS. La ferveur de la foule présente n’arrivait toutefois pas à entacher la détermination des soutiens de la « voisine » poitevine, en ces terres de gauche, à proximité du fief de François Hollande. Les médias nationaux ne manquaient pas de relever la participation commune de ceux qui étaient alors encore deux conjoints, statut largement symbolisé par un fameux bisou que s’étaient échangé sur la scène la candidate et le premier secrétaire. Une image idyllique dans un cadre rassurant devant un public acquis. En d’autres termes, une séquence parfaite, alors même que Ségolène Royal était donnée battue dans tous les sondages depuis déjà deux mois… et que les mots des cadres officiels, bien qu’empreints de volonté, peinent parfois à masquer le scepticisme (et peut-être aussi, dirons certains, le manque d’application au soutien à la candidate).

En coulisses, les responsables et élus du PS local jouent donc de la méthode Coué, tout en ayant conscience de la relation particulière que Ségolène Royal a réussi à tisser avec les militants et les sympathisants. La figure maternelle et presque christique et martyre de Charléty (le fameux « aimez-vous les uns les autres » en veste blanche) en est une expression, et reste un des symboles de cette campagne présidentielle de 2007. Mais le changement n’a pas eu lieu.

Jean-Luc Mélenchon à Limoges (2012)

Le 4 avril dernier, le « républicain rouge », révélation artiste et scène de la campagne présidentielle de 2012, était en meeting au Zénith de Limoges. Une venue qui avait une saveur particulière, dans une région qui depuis 2010 sert de laboratoire à la stratégie d’union de la gauche du PS prônée par le Front de gauche, entamée avec l’expérience de Limousin Terre de gauche, alliance régionale poursuivie aux cantonales de 2011 du PCF, de l’ADS, du PG et du NPA.

Crédité de parfois 15 % des intentions de vote, l’ancien socialiste, outre des propos sur son programme éducatif, s’était notamment livré à une violente attaque contre le Front national, dont il cherche et parvient selon certaines enquêtes d’opinion, à dépasser la candidate. Ce réquisitoire, prononcé en allusion à l’agression d’un patron de bar de Limoges par un responsable départemental du FN en Haute-Vienne, a été repris quelques jours plus tard lors de l’émission politique de France 2 Des paroles et des actes, les journalistes cherchant à questionner la forme et l’évolution stylistique du discours de M. Mélenchon. Une verve et une théâtralité qui contribuent sans nul doute, au-delà du contenu programmatique, à séduire les électeurs, notamment les abstentionnistes. Comme à rebuter certains qui n’hésiteront pas à établir une comparaison avec le populisme assumé de Marine Le Pen. Rendez-vous le 22 avril.

A suivre : visites présidentielles en Limousin







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