> Enfin en finir avec le cumul des mandats !
9 11 2012Révolu, le temps où Louis Longequeue cumulait les postes de maire de Limoges, sénateur de Haute-Vienne et président du Conseil régional ? Oui ! Quoique… 5 des 6 députés limousins, tous socialistes, sont également maires, et quatre d’entre-eux sont de surcroît à la tête d’une intercommunalité. Et ne semblent pas pressés d’éclaircir leur CV, quitte pour certains à aller à l’encontre des règles du PS, et demain, peut-être, du projet de loi qui émanera des préconisations – encourageantes mais pas assez ambitieuses – de la commission Jospin ?
Alors, oui, il faut écouter tous les avis. Mais le moment est venu de trancher et de respecter la parole donnée, promesse de campagne de François Hollande. Loin de toute chasse aux sorcières – la tentation du « tous pourris » n’est hélas jamais loin, et nuit au débat sain –, de toute démagogie, le non-cumul des mandats doit s’appliquer, car il est un élément fondamental de la moralisation de la vie publique en France. Et se doit de prouver en quoi il ne nuit pas à l’efficacité du travail des élus, mais au contraire assure transparence, proximité et vitalité du personnel politique.
Avant toute chose, je demeure sceptique quant aux arguments de certains pourfendeurs du cumul, qui estiment que cumuler des mandats nuit à l’efficacité du responsable politique et le coupe des débats nationaux (des études ont pu démentir cette hypothèse, voire prouver le contraire). Autant que je l’étais d’imposer un âge limite aux candidatures, idée abandonnée, à l’instar du non-cumul dans le temps (et ça, c’est plus dommageable). Je suis en revanche bien plus convaincu de la nécessité de déverrouiller les postes politiques afin de les ouvrir davantage : mixité sociale, parité, diversité et peut-être surtout âge et ouverture à la société civile. Autant d’enjeux majeurs pour revivifier une classe politique qui se doit de ressembler aux populations qu’elle administre. Sans parler des questions de rémunération, sensibles car facilement instrumentalisées par les « bouffeurs d’élus », même si l’exemplarité, fut-elle symbolique, doit là aussi s’imposer.
Et non, un parlementaire qui n’est pas dans le même temps un élu local – puisqu’officiellement, rappelons que le député comme le sénateur, s’ils sont élus dans une circonscription, sont avant tout des élus de la nation qui siègent dans les chambres de la République – ne passe pas à côté des « vrais » sujets, il ne manque pas les vrais enjeux, il n’est pas déconnecté du terrain. Le temps dégagé par le mandat unique, la présence de collaborateurs et de conseillers, l’ancrage territorial « sentimental » et personnel, la possibilité de garder un siège de conseiller municipal, général ou régional, sont autant d’éléments qui étayent cette idée. Et qui de fait, devraient convaincre.
Et au final, rappelons que les deux tiers des Français réclament, au nom de la clarté et du lien distendu entre les gouvernants et eux-mêmes, d’en finir avec cette pratique. N’est-ce pas un argument d’autorité, quand on sait de qui les responsables tiennent leur mandat ? Exigeons un peu de courage et de cohérence à nos parlementaires, nous ne saurions que faire d’une pagaille supplémentaire.
Voir aussi : aidons les députés et sénateurs PS (s’il n’y avait qu’eux…) à ne plus cumuler les mandats – carte interactive de Rue89.
Le cumul des mandats est un sujet délicats, et on voit bien que cela dérange la classe politique surtout quand il faut prendre une décision.
Pour ma part, je suis très dévaforable à ce cumul.
Comme bon nombre de Français !
C’est certes un sujet délicat, mais il a d’une certaine manière été tranché en étant élevé au rang de proposition (emblématique qui plus est) du candidat Hollande…