> LGV : Mea culpa, et caetera…
16102012Le président de la République rencontre les responsables socialistes limousins pour parler LGV. Je suis contredit. Volonté d’apaiser et de dialoguer ? Respect de la parole de Nicolas Sarkozy ? Convergence d’intérêts ? Nostalgie limousine ? Je ne sais pas, et peu importe. Que savons-nous sur le sujet ? Sans doute plus assez de choses pour que je consente à encore à me prononcer dessus. Dommage, car le désenclavement de la région mérite toute notre attention…
François Hollande a rencontré Alain Rodet, Philippe Nauche et Marie-Françoise Pérol-Dumont, lors d’un déjeuner – qui n’était même pas inscrit à son agenda officiel, pour discuter de la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges. Une façon de réaffirmer son suivi personnel du dossier. Ou une manière de rassurer ses anciens voisins de fief électoral sur l’avancée d’un projet qui avait pris du plomb dans l’aile (beaucoup ?), avec les annonces des ministres Cahuzac et Cuvillier sur la responsabilité budgétaire. Le président de région affirme que les questions du POLT et des TER ont aussi été abordées. Soit !
Il y a quelques jours, suite aux propos presque curieusement confiants de Bernadette Chirac, je faisais part de mon scepticisme personnel – sans engager d’avis arrêté sur l’utilité de ladite ligne – quant à la réalisation prochaine du fameux barreau, estimant peut-être un peu décalée et (trop) optimiste son intervention. Bien mal m’en a pris. Ai-je mal soupçonné la portée de ses propos, glissés de façon a priori anodine et nonchalante à un journal régional ? Ai-je sous-estimé son poids dans les décisions politiques, son envergure dans les jeux de pouvoir, l’assurance des responsables politiques limousins, pourtant bien esseulés dans la conviction qu’ils ont des bienfaits de la LGV ? Suis-je tout simplement passé à côté de signes avant-coureurs, tels l’absence d’intervention publique et officielle du président sur la question des projets de lignes à grande vitesse, ou la réception récente (conciliante ?) de représentants d’opposants au projet par Bernard Combes, maire de Tulle et conseiller du président ? Je ne sais pas.
Quoi qu’il en soit, je préfère dorénavant, et jusqu’à nouvel ordre, ne plus m’exprimer sur ce sujet que de façon évasive. Je n’ai plus d’avis arrêté sur l’intérêt du projet en tant que tel. Et surtout, trop d’éléments nous échappent, trop de vérités et de contre-vérités indifféremment brandies en objectivités s’affrontent, et in fine, polluent nos représentations et instillent de coupables soupçons qui viennent ruiner nos efforts de réflexion. Batailles politiques, bataille des chiffres, arguments et contre-arguments de nature et de qualité variables bombardés chaque jour en arrivent à nous faire perdre nos repères, dans certains cas au détriment de la portée et des véritables enjeux d’un tel projet (le désenclavement d’une région, la desserte des territoires, la consultation populaire, etc. : des sujets aussi passionnants et complexes qu’ils demeurent dans mes centres d’intérêt).
Au final, les tortueuses procédures du débat public d’aménagement du territoire en France et la complexité du jeu politico-économique ont eu raison de mes certitudes (ce n’est pas grave), de mon courage (là non plus), mais aussi, un peu, de ma croyance en la transparence et en l’efficacité du débat public (ça l’est davantage). Suis-je le seul à le penser ?
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