> Au PS, il y a un temps pour la rénovation, et puis…
13 09 2012En désignant de façon trouble et cavalière Harlem Désir comme successeur de Martine Aubry, le PS, en plus de tendre la perche à l’opposition, se trompe, renoue avec ses travers et ne se grandit pas. Désolant et probablement dommageable, pour les militants ainsi court-circuités, et pour l’image de la gauche.
Harlem Désir succèdera dès les prochains jours à Martine Aubry. Et les militants du parti du poing à la rose n’auront pour ainsi dire pas d’autre choix, la très grande majorité des cadres du parti s’étant rangée par choix ou par obligation derrière cette motion, qui affrontera 5 autres motions plus ou moins anecdotiques. Motion dont la forme et le choix du premier signataire (destiné à devenir premier secrétaire) ne seraient pas étrangers à certaines demandes de l’Elysée. Nous ne sommes pas loin du simulacre de démocratie, quoi qu’en pense madame Aubry, qui aurait préféré voir M. Cambadélis lui succéder.
Je n’aboie pas avec les représentants de l’UMP, qui d’un coup se sentent une fibre démocrate, mauvais donneurs de leçons qui n’ont plus consulté leurs militants sur leur direction depuis l’investiture de Nicolas Sarkozy en 2007. Mais je m’étonne et me désole de la tournure prise par cet avant-congrès, qui a vu les idéaux promus pendant des années par Martine Aubry, celui de la rénovation, celui de la clarté et de la transparence, totalement bafoués. Les cadres socialistes ne se grandissent pas en agissant de la sorte, et en affirmant encore en avoir fini avec les basses pratiques « d’avant ».
L’annonce par Martine Aubry de son départ de la direction du parti dès la fin de semaine, est pour moi, hélas, un symbole supplémentaire de précipitation. La maire de Lille aura beau faire valoir son entière confiance en les capacités d’Harlem Désir à préparer le congrès de Toulouse, estimant en outre que les conditions pour son départ son dès à présent réunies, j’y vois encore une façon de verrouiller un peu davantage la transition et de rendre encore un peu davantage illusoire le choix démocratique des militants.
Martine Aubry avait écrit une des plus belles pages de l’histoire du parti en le modernisant et le dynamisant sans conteste, recueillant même à travers l’organisation des primaires les compliments de la droite, et en le portant à la tête de l’Etat par l’élection de François Hollande. Et loin de moi l’idée d’oublier cet effort remarquable et nécessaire. Je souhaite par ailleurs tout le succès possible à Harlem Désir, qui est loin d’avoir mes faveurs mais qui je n’en doute pas encore est soucieux de bien faire. Mais à vouloir fuir à tout prix le spectre d’un congrès meurtrier comme celui de Reims, on en supprime toute possibilité d’échange, on en perd son courage, et pas mal de sa crédibilité. Et je crains que l’opinion publique la plus critique ait plutôt tendance à retenir du passage de Martine Aubry à la tête du parti son arrivée plus que controversée, et son départ plus que cavalier. Dommage, car une nouvelle image de modernité n’aurait pas été de trop pour le parti majoritaire et par extension la majorité gouvernementale, dont on ne peut que souhaiter la réussite.
En tout cas, il n’y aura pas de rénovation en Haute-Vienne et j’en suis peiné!
Il est en effet prévu (en catimini) que les militants s’étant prononcés pour Monique Boulestin lors des dernières législatives seront exclus prochainement – certains ont parlé de « menu fretin » à leur sujet… terme étonnant lorsqu’on évoque, par exemple, Robert Savy, qui était opposé à l’investiture de Catherine Beaubatie.
Il y a des rancunes tenaces de la part de certains élus. Et le 1er secrétaire a obtempéré… On attend que la Fédération montre plutôt l’exemple en ce qui concerne le non cumul des mandats, par exemple, ou de départ à la retraite de son mandat à 62 ans…
Je vous laisse libre de vos remarques, Michel, je n’ai pas d’infos à ce sujet. D’où tenez vous ces éléments, les sources sont-elles fiables ?
Quoi qu’il en soit, je suis bien d’accord avec vous pour penser que la rénovation (dont le non-cumul des mandats, qui est un engagement ferme de François Hollande) doit dépasser le stade des incantations, et s’appliquer durablement, sincèrement, et… partout !
Le conseil fédéral du PS est une bonne source, je pense.
Sans nul doute !
Mais le changement, en Limousin, en ce qui concerne les têtes et les volontés de renouvellement, on l’attend toujours…