> Jeunes et politique(s)

20042012

> Jeunes et politique(s) dans Actualité locale b2012b

Vous pouvez désormais retrouver les 4 interviews de la série « Jeunes et politique ».

Ils ont entre 20 et 28 ans, résident, suivent une formation et exercent une activité en Limousin, et ont pour point commun de s’être déjà engagé en politique. A l’occasion de la campagne présidentielle, j’ai essayé de donner la parole à ces jeunes qui défendent positions, propositions, valeurs et candidats, au sein d’un mouvement de jeunesse politique, et notamment (mais pas exclusivement) au service de la jeunesse.

Florent Mignot, 28 ans
Jeunes écologistes
« Prendre les choses en main et ne pas nous résigner »

Valentin Roche, 20 ans
Mouvement des jeunes socialistes
« Les jeunes sont l’avenir et le présent du pays »

Matthieu Broussolle, 22 ans
Jeunes populaires
« Engagez-vous, mais gardez l’esprit critique ! »

Catherine Laporte, 26 ans
Front national de la jeunesse
« Les jeunes ne sont pas seulement des  »consommateurs » »

Merci aux 4 intéressés, d’avoir donné de leur temps si précieux en cette période d’effervescence électorale, et en soutenant de cette manière ma démarche, d’avoir rendu compte de leur(s) expérience(s) de jeunes engagés en politique.

Il s’agissait de la dernière publication avant ce week-end électoral, synonyme de trêve dans la campagne. Prochain article, au soir du premier tour, dimanche. Bonne fin de semaine, et surtout, n’oubliez pas de voter et faire voter !




> Catherine Laporte : « Les jeunes ne sont pas seulement des consommateurs.»

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> Catherine Laporte : « Les jeunes ne sont pas seulement des consommateurs.» dans Actualité locale b2012b

Dans quelques heures, la campagne officielle pour ce premier tour de l’élection présidentielle sera close. Avant cela, il convient de publier cette quatrième et dernière interview, et c’est Catherine Laporte, responsable départementale du Front national de la jeunesse (FNJ), qui en est l’intéressée. Elle exprime l’importance de la conviction et de la considération de l’intérêt « des [siens] », et estime que c’est à cette jeunesse « touchée » que revient la mission de « changer les choses ».

Nom : Catherine Laporte
Âge : 26 ans

Formation : Bac STT (Sciences et technologies du tertiaire). Équivalent actuel du bac STG (Sciences et technologies de gestion)
Occupation : Employée depuis 7 ans dans la restauration.
Engagement : Front national de la jeunesse (responsable départementale)

« [Je veux défendre] cette jeunesse que le système méprise et rejette. »

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans un mouvement de jeunesse politique, et a fortiori, au FNJ ? Avez-vous des modèles politiques, des inspirations qui vous y ont poussé ?
J’ai souhaité m’engager dans un mouvement de jeunesse politique car c’est bien la jeunesse qui me paraît tout particulièrement touchée dans la société française. Mais je sais aussi que c’est elle qui peut changer les choses.
Le marché du travail en France, mis à mal par l’ultra-libéralisme européen, n’offre que peu d’espoir à une jeunesse qu’on tente de rassurer à coups de réformes sur le chômage plutôt que par des réformes offrant la garantie du droit au travail.
J’ai choisi le FNJ pour défendre cette jeunesse que le système méprise et rejette sous prétexte qu’elle ose parler d’immigration, identité et autres thèmes dits « épineux ». J’ai choisi le FNJ car mes positions personnelles rejoignent celles du FN et le franc-parler de Marine me prouve que sa politique n’est pas celle de l’autruche.

Ci-dessous: Tractage dominical. Militants FN et FNJ se retrouvant sur le marché de Panazol pour diffuser et expliquer les propositions de Marine Le Pen © FN 87

Tractage-FN-Panazol-300x225 dans JeunesseQu’est-ce qui vous plaît dans l’engagement politique ?
Ce qui me plaît dans l’engagement politique, c’est défendre des positions mais surtout des convictions. De pouvoir apporter ma pierre à l’édifice et de faire opter pour la solution qui me semble être la bonne pour l’intérêt des miens, de mon peuple.

Avez-vous envisagé de poursuivre et amplifier cet engagement avec le temps (adhésion au parti « mère » si ce n’est pas déjà fait, engagement électoral, etc.) ?
Je ferai tout ce qui est possible de faire tout en composant avec les obligations qui sont les miennes (vie de famille, travail, ..) avec toujours le même objectif, l’intérêt collectif.

Comment votre engagement est-il perçu par votre entourage (famille, amis, proches) ?
Certains de mes proches ne partagent pas mes idées, cependant ils respectent cet engagement. D’autre trouvent cela courageux sans jamais aborder la question « politique ». Dans l’ensemble, mon engagement est bien perçu et même encouragé.

Le début de la campagne présidentielle a été globalement jugé tendu, voire agressif, ceci au détriment de l’expression des programmes. De manière générale, comment percevez-vous cette campagne électorale, tant sur la forme (atmosphère, échanges entre les candidats, …) que sur le fond (positionnements, propositions, …) ?
Sur la forme, je vois une campagne pathétique où agressivité, insultes et caricatures alimentent le quotidien au détriment de ce qu’attendent les Français, un débat. L’absence de débat fait que les Français se sentent profondément méprisés.

Sur le fond, il y a une vraie alternative. Le choix entre continuer avec l’ultra-libéralisme de cette Union Européenne (FDG – EELV – PS – MODEM – UMP), ou le choix de la rupture avec ce système européiste ultra-libéral (FN uniquement). Marine Le Pen nous permet donc d’avoir un choix, un vrai choix.

Vous êtes engagée au FNJ. Pouvez-vous sans détailler nous présenter rapidement le mouvement (emprise nationale, relation avec le FN, effectifs militants à l’échelle nationale et à l’échelle locale, …) ?
Il représente la section jeune du FN. C’est la section dynamique de l’action militante. Le FNJ représente également les cadres de demain du parti. Le FNJ s’axe sur la « jeunesse » et donc la « sage » société de demain. Le FNJ a une forte capacité de propagations des idées chez les étudiants de plus en plus réceptifs. [
Dans une enquête CSA publiée le 10 avril par le journal Le Monde, la candidate du FN arrive en tête des intention de vote des 18-24 ans (26 %), devant François Hollande (25 %), Nicolas Sarkozy (17 %) et Jean-Luc Mélenchon (16 %). Toutefois, le professionnalisme de cette étude a été remis en cause par la commission des sondages, ndlr].

Sur le plan local on compte une cinquantaine de jeunes militants particulièrement actifs. Sur le plan national, je n’ai pas de chiffre mais je sais que le nombre de jeunes militants a explosé y compris dans les régions habituellement réputées hostiles aux idées du FN.

« Aujourd’hui, il n’est pas difficile de porter les idées de Marine Le Pen, et ce même en Limousin. »

Choisis-ta-France-224x300 dans La phrase du jourCi-contre : Affiche choc. Polémique et indignation, reflet et craintes justes, la création de cette affiche par les jeunes « marinistes » n’avait pas laissé indifférent. © Les jeunes avec Marine

De quelle manière votre mouvement et vous-même personnellement participez à la campagne présidentielle, en France et dans la région ? Est-il difficile de porter les idées de Marine Le Pen en Limousin ?
Je participe à la campagne présidentielle en discutant simplement avec les autres, en leur exposant les positions réelles du FN. Je suis en contact régulier avec les autres Responsables FNJ des différents départements. Outre les collages d’affiches, la diffusion de tracts et autres manifestations, c’est dans la rencontre des Français et avec le dialogue que se fait le meilleur de la campagne.
Porter les idées de Marine Le Pen en Limousin n’a pas toujours été facile. Les « Gauchos de tradition » totalement oubliés par le PS s’orientent de plus en plus vers le FN depuis ces 3 dernières années. Le même phénomène a été constaté au parti communiste. Aujourd’hui, il n’est pas difficile de porter les idées de Marine Le Pen et ce même en Limousin.

De cette manière, ne sous-entendez-vous pas une sorte de « passerelle » entre les axes de campagne et de proposition de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite ?
M. Mélenchon, contrairement à Marine Le Pen, ne veut pas sortir de l’Europe, il contribue donc au fédéralisme européen. Il ne pourra pas modifier certains traités européen sans sortir de l’Europe de Bruxelles. C’est absurde ! M. Mélenchon veut donner un emploi à tout le monde et passer le Smic à 1700 euros. Ce sont des propositions très alléchantes mais ce sont malheureusement des mensonges quand on sait que dans le même temps, il veut régulariser tous les sans papiers et donc leur donner accès à nos emplois, à nos prestations sociales et à nos logements alors même que 5 millions de personnes sont au chômage, que notre protection sociale s’effondre et que des milliers de personnes vivent dans des logements insalubres. Il ment à son peuple mais également aux étrangers en leur promettant l’eldorado français alors que nous n’avons plus les moyens de les accueillir dignement. Par ces exemples il est facile de comprendre que le programme de Marine Le Pen et celui de M. Mélenchon sont radicalement opposés. Il y a d’un côté la candidate du peuple qui ose dire la vérité au risque de déplaire et de l’autre un homme agressif qui dit aux belles âmes ce qu’elles veulent entendre sans jamais se soucier réellement de ce que veulent les français.

Quel regard portez-vous sur la politique du gouvernement Fillon à l’égard de la jeunesse, depuis 2007 (forces, faiblesses, erreurs, réussites, promesses, jugement) ?
Je déplore l’inefficacité du gouvernement Fillon à l’égard de la jeunesse lorsque celle-ci réclame le minimum, à savoir la garantie d’un avenir professionnel, d’un pouvoir d’achat convenable, d’un logement et de pouvoir vivre en sécurité sur le sol français .
En résumé, je dénonce toutes les promesses de l’UMP qui ont fait tant espérer nos jeunes aujourd’hui contraints à l’austérité (qui rime avec insécurité).

« Il faut [cesser] de considérer le chômage comme une fatalité incontournable. »

A partir de ce constat, quelles réponses défendez-vous et proposez-vous aux difficultés et enjeux posés par les jeunes de 2012, pour le mandat qui va s’ouvrir pour le président élu en mai prochain ?
Les jeunes ont besoin d’un réel espoir autre que celui d’une allocation chômage ou RSA en échange de quelques heures de travail. Je pense qu’il faut prioritairement tout mettre en œuvre pour créer de l’emploi et stopper les délocalisations plutôt que de considérer le chômage comme une fatalité incontournable lorsqu’il est question de l’avenir des jeunes
- revaloriser le travail manuel et le sens du mérite. Tous les moyens qui conduisent à l’emploi tels que la formation professionnelle sont les bienvenus, mais encore faut-il qu’au bout de chaque piste, il y ait l’emploi.
- il est également du devoir du gouvernement d’assurer l’ordre et la sécurité. Je défends l’idée qu’ont les jeunes de vouloir rompre avec un système qui ne fonctionne pas, à savoir l’Europe de Bruxelles. Le besoin de rétablir l’ordre dans une société en perte de repères et garantir la sécurité à tous sur tout le territoire national.
- priorité nationale et égalité pour tous les Français (quelle que soit leur origine, leur religion..)
- rompre avec l’Euro et la concurrence déloyale du libre échange qui nous affaiblit et ruine notre industrie..

Arrêtons-nous sur quelques points précis du projet présidentiel du Front national. Marine Le Pen propose de rétablir un âge minimal de 14 ans pour l’entrée en apprentissage des jeunes. Cette mesure controversée, déjà proposée par certains parlementaires de droite, ne va-t-elle pas à l’encontre de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, jugée élémentaire ? Sans pour autant dévaloriser cette voie, parler d’apprentissage dès 14 ans ne peut-il pas être vu comme un aveu d’échec dans la volonté de garantir un bagage (et donc une aide) scolaire à chacun jusqu’à 16 ans ?
Quand l’apprentissage à 14 ans était autorisé, très rare étaient ceux qui ne trouvaient pas d’emploi après leur diplôme, et ils sont maintenant majoritaires chez les artisans renommés aux carnets de commandes bien remplis, et ce, sans n’avoir jamais pris le chemin de pôle emploi.
Il faut absolument redonner ses lettres de noblesse au travail manuel, trop longtemps méprisé par intelligentsia soixante-huitarde qui a régné sur l’éducation nationale durant bien trop longtemps, pour le plus grand malheur de nos enfants.
L’âge minimal de 14 ans pour l’entrée en apprentissage comme le souhaite Marine Le Pen ne remet pas en cause la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans puisqu’il serait question d’un apprentissage en alternance, avec donc une partie du temps à l’école et une autre en entreprise.
Lors de mon parcours scolaire, j’ai rencontré nombre d’élèves en classe de 4ème qui ne souhaitaient pas poursuivre le cursus scolaire mais plutôt travailler dans la mécanique automobile par exemple, ils n’étaient pas faits pour les études et bien conscients de cela. Je pense qu’à 14 ans et aujourd’hui plus qu’avant, nous sommes capables de faire un tel choix.

« On a fait croire aux parents et aux enfants que rentrer en apprentissage est une tare. »

Pourquoi « plus qu’avant » ? Ne cherchez-vous pas à opposer « travail intellectuel » à « travail manuel » ? Et ce, au risque de diviser, alors même que le travail dit manuel requiert de multiples savoirs, donc des compétences intellectuelles…
Tout simplement parce qu’on a fait croire aux parents et aux enfants que rentrer en apprentissage est une tare et que l’enfant n’est forcément pas intelligent. Ce n’est pas nous qui opposons travail manuel et travail intellectuel mais le système actuel.

Concernant l’éducation nationale et le contenu des programmes, Marine Le Pen a fait une proposition en phase avec les idéaux historiques du Front national : inciter dans le primaire et le secondaire à un apprentissage accru de l’histoire et de la géographie française. A votre avis, quels en seraient les bienfaits pour les jeunes ?
Marine n’a pas incité à un apprentissage quelconque, elle souhaite simplement que soient rétablis les contenus initialement prévus au programme scolaire, les techniques d’enseignement qui ont fait leur preuves ainsi que la méthode de notation sur une échelle de 0 à 20. Il me paraît normal qu’en France on enseigne l’histoire de France, et il n’y a pas de considération personnelle à porter sur l’Histoire, l’Histoire reste l’Histoire et elle doit continuer à être enseignée de manière intacte. L’histoire comme la géographie nous permet de nous repérer dans le Monde et savoir d’où on vient pour comprendre où on va.

Le FN souhaite que les logements étudiants aillent en priorité aux étudiants français. N’avez vous pas peur qu’une telle mesure puisse dissuader les étudiants étrangers pourtant séduits en nombre par nos établissements universitaires ? Ne croyez-vous pas que ces étudiants étrangers contribuent au dynamisme de nos universités ?
J’ai surtout été effrayée de constater que nombreux sont nos étudiants à être privés de logement et j’espère que nos dirigeants apporteront l’aide nécessaire car ce sont nos étudiants d’aujourd’hui qui feront notre force de demain… Songeons à leur faire confiance et ne les sous-estimons pas.
En France il y a actuellement 5 millions de chômeurs, je pense qu’il est logique de leur garantir la priorité à la formation.

Privilégier les talents qui prouvent une réelle volonté d’assimilation me semble être une bonne solution.

Avec la crise économique, et plus encore depuis l’accession à la présidence du FN par Marine Le Pen, on tend à observer un glissement de certaines lignes de l’idéologie du parti. Ainsi, de propositions très libérales, le programme du FN est désormais bien plus protectionniste, « étatiste ». Par ailleurs, vous ne rechignez plus à soutenir la retraite à 60 ans et défendre les postes de l’Éducation nationale. Pourquoi une telle évolution (Carl Lang, leader du Parti de la France, issu d’une scission du FN, parle de gauchisation du discours) ? En quoi défendez-vous mieux les intérêts des plus faibles que quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon, étiqueté à gauche ?
Marine Le Pen dénonce l’ultra-libéralisme de l’Union Européenne qui nous fait subir une concurrence déloyale et qui par conséquent nous affaiblit au lieu de nous renforcer. Elle défend l’État stratège au service des Français. La « gauchisation du discours » de Marine provient du fait que la France à considérablement régressé depuis la construction de l’Union Européenne de Bruxelles, en effet, elle a perdu beaucoup de ses acquis et vit un saccage social. Il est donc impératif de réparer le mal causé par l’Europe de Bruxelles.

M. Mélenchon se dit candidat « antisystème » et ami des plus démunis. Pourtant il a occupé un poste au Parti Socialiste durant 31 ans. Il est par conséquent très proche du système (UMPS). De plus, il a voté le traité de Lisbonne comme les autres. [
Sénateur socialiste de l’Essonne en 2008, M. Mélenchon s’est prononcé contre, ndlr] M. Mélenchon a donc fait le jeu du grand patronat et de la finance. Aujourd’hui, il nous dit qu’il est contre le système qu’il a lui-même défendu. M. Mélenchon n’a donc aucune crédibilité.

« A force de promesses sans actes, la jeunesse se lasse et perd confiance. »

On tend à pointer du doigt un éventuel désintérêt de la jeunesse pour le débat public, parce qu’il est trop technique, trop éloigné de leurs préoccupations, trop contraint aux rivalités personnelles. Qu’en pensez-vous ? Comment y remédier ? Et comment voyez-vous personnellement l’engagement politique des jeunes à vos côtés et plus globalement en France ?
A mon sens, la jeunesse ne s’est jamais autant intéressée au débat public que maintenant. Ce sont plutôt les dirigeants qui se sentent éloignés des préoccupations de la jeunesse. La jeunesse tourne le dos parce qu’elle se sent oubliée. A force de promesses sans actes, la jeunesse se lasse et perd confiance. Je pense que les jeunes ne sont pas seulement des « consommateurs » et ils aspirent à une autre valeur plus représentative. Personnellement, je vois une jeunesse bleue Marine en France.

Ci-dessous : Optimisme et ambitions. En dépit d’une implantation électorale très limitée, le FN local se sent porté par de nouveaux dirigeants, de nouveaux militants (notamment jeunes), et des résultats encourageants aux dernières élections cantonales. © Le Populaire du Centre

FN-ambitions-87-285x300 dans Législatives 2012La gauche et plus précisément les socialistes occupent une position très majoritaire en Limousin. Quel regard portez-vous sur cette relative hégémonie, sur les relations entre les forces politiques régionales, sur les politiques menées et sur l’évolution de ces rapports locaux ?
La gauche occupe une grande position en Limousin mais cela tend à changer quand-même.

Les jeunes s’interrogent sur la situation de la France, ils cherchent à comprendre et veulent des réponses mais la Gauche trop confuse ne lui apporte aucune réponse précise. La Gauche syndicaliste est totalement impuissante face aux plans sociaux et délocalisations. Beaucoup sont déçus du PS et certains n’hésitent plus à éveiller les consciences sur la trahison du PS.
Dans le Limousin, et plus précisément dans le milieu ouvrier et agricole, ce phénomène marque un réel basculement.

Ne croyez-vous pas que ce mécontentement profite davantage aux partis de la gauche du PS et à l’abstention qu’au Front national ?
En effet, certains mécontents rejoignent le front de gauche tandis que d’autres iront incontestablement vers le front national, qui plus est en ces temps où l’UMP perd toute crédibilité, ne parvenant pas à défendre un bilan chaotique.

« Ne vous laissez pas voler votre liberté de peuple souverain. »

Quelles sont vos perspectives personnelles, ainsi que celles du mouvement, en ce qui concerne l’engagement dans les prochaines échéances électorales locales (législatives, municipales) ?
Nous comptons beaucoup sur les législatives et avons plus de candidats que de place, c’est rassurant. Une commission d’investiture doit rendre son rapport le mois prochain. Je sais que le FN compte mettre l’accent sur ces élections locales et il sera représenté partout sans exception et le Limousin n’échappera pas à cette règle.

Quel message voudriez-vous faire passer à la jeunesse de 2012 ?
Vous ou vos parents aviez refusé le Traité de Lisbonne sur la Constitution Européenne mais nos dirigeants ont décidé pour nous en nous l’imposant.

Soyez vigilants, ne vous laissez pas voler votre liberté de peuple souverain et rappelez vous ce que signifie « Démocratie ».

Vous pouvez d’ores et déjà retrouver les 4 interviews de la série « Jeunes et politique » dans la rubrique Dossiers.

Merci à Florent Mignot, Valentin Roche, Matthieu Broussolle et Catherine Laporte d’avoir donné de leur temps si précieux en cette période d’effervescence électorale, et en soutenant de cette manière ma démarche, d’avoir rendu compte de leur(s) expérience(s) de jeunes engagés en politique.




> Matthieu Broussolle : « Engagez-vous, mais gardez l’esprit critique ! »

19042012

> Matthieu Broussolle : « Engagez-vous, mais gardez l'esprit critique ! » dans Actualité locale b2012b

Pour le troisième volet de ma série sur les jeunes limousins engagés en politique, c’est Matthieu Broussolle, responsable haut-viennois des Jeunes populaires (le mouvement de jeunesse de l’UMP), qui répond à mes questions et fait part de ses conceptions de l’engagement : « proposer, réfléchir, convaincre et surtout écouter ». Il fait notamment preuve d’une évidente détermination à changer l’image d’une région qui, pour lui, souffre de nombreux poncifs que des politiques peu audacieuses ne peuvent pas effacer. En cela, le courage, l’audace et la conviction sont ses remèdes.

Nom : Matthieu Broussolle
Âge : 22 ans

Occupation : Etudiant en Master 2 Droit des entreprises et des patrimoines professionnels à Limoges

Engagement : Jeunes populaires (responsable départemental Haute-Vienne)

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans un mouvement de jeunesse politique, et a fortiori, chez les Jeunes populaires ? Avez-vous des modèles politiques, des inspirations qui vous y ont poussé ? Qu’est-ce qui vous plaît dans l’engagement politique ?
Je me suis intéressé à la politique en 2002, j’étais jeune [13 ans] mais j’ai cherché à comprendre pourquoi on parlait du  « choc du 21 avril », et je me suis mis à suivre la politique, j’ai lu les programmes, j’ai suivi les interventions des différents partis avant de faire mon choix : celui de l’UMP, car c’est le parti qui porte mes convictions et mes valeurs : le mérite, le travail, la responsabilité, la famille.
Je n’ai pas un modèle en particulier, je veux avant tout défendre des idées mais si je devais choisir un modèle politique pour ses convictions, ce serait Philippe Séguin, un gaulliste social, engagé, convaincu et pour qui la communication, le court terme et la paresse étaient les poisons de la politique contemporaine et du débat.

« Être un éternel candidat à tout n’est pas ma conception de l’engagement. »

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’engagement politique ?
C’est avant tout de pouvoir défendre des idées, l’intérêt général et porter des projets nouveaux en particulier au niveau local mais aussi au niveau national. C’est proposer, réfléchir, convaincre et surtout écouter.

Avez-vous envisagé de poursuivre et amplifier cet engagement avec le temps (adhésion à l’UMP si ce n’est pas déjà fait, engagement électoral, etc.) ?
J’ai adhéré en 2009 à l’UMP, j’ai rejoint le mouvement pour ses idées et pour soutenir Nicolas Sarkozy alors même que les journalistes et des partis politiques ne faisaient que de l’anti-sarkozysme primaire. J’ai rejoint l’UMP également pour faire changer les choses au niveau local, car élu depuis 2007 au CRJL [Conseil régional des jeunes du Limousin, instance consultative créée par le Conseil régional du Limousin, composée de jeunes limousins de 15 à 21 ans, élus par leurs pairs, devant porter des projets concrets, ndlr], j’ai très vite vu ce que c’était la politique locale du PS.
Je me suis engagé pour être un militant et pas simplement un adhérent. En janvier 2011, je suis nommé Responsable adjoint des Jeunes Populaires 87, et en décembre Responsable. J’ai décidé de m’engager lors des élections cantonales sur Limoges Vigenal [11,5 % des voix au premier tour, dans un canton où l’UMP n’était pas présente en 2004, ndlr], j’ai fait une campagne de terrain, de proximité j’ai beaucoup appris, sur la politique, sur le canton, sur les préoccupations des Limougeauds et sur moi-même.
Mon engagement est avant tout une façon de défendre des idées, des projets novateurs : il peut passer par des élections mais je ne courrai pas les élections pour les élections, je souhaite avant tout porter des projets. Être un éternel candidat à tout n’est pas ma conception de l’engagement.

Ci-dessous: Campus politique. Militants Jeunes populaires réunis au Campus de l’UMP à Marseille, à l’été 2011. © UMP

Campus-UMP-300x225 dans JeunesseComment votre engagement est perçu par votre entourage (famille, amis, proches) ?
Ma famille n’est pas engagée dans un parti, mon père est élu dans une petite commune mais se désintéresse des enjeux partisans : pour lui la politique est avant tout locale, une histoire d’hommes de terrain. En revanche ils m’ont toujours soutenu et ma sœur après ma campagne qu’elle a suivi de près et son élection au CRJL où elle s’est intéressée de près à la gestion socialiste de la région, de la Corrèze et de Tulle a décidé de s’engager elle aussi au sein des Jeunes Populaires en Corrèze. C’est donc son engagement et celui-ci nous rapprochent car il est sa démarche personnelle qui l’a amenée à me retrouver et je m’en réjouis. J’ai de la chance d’avoir une amie qui partage mon engagement au sein du mouvement même si nos convictions divergent sur certains points et cela nous enrichit l’un l’autre.

« Nicolas Sarkozy croit en la solidarité collective […] et dans la jeunesse qui peut se prendre en main et être responsable. »

Le début de la campagne présidentielle a globalement été jugé tendu, voire agressif, ceci au détriment de l’expression des programmes. De manière générale, comment percevez-vous cette campagne électorale, tant sur la forme (atmosphère, échanges entre les candidats, …) que sur le fond (positionnements, propositions, …) ?
C’est ma 1ere campagne présidentielle que je vis de l’intérieur en tant que RDJ. C’est une campagne courte et surtout exceptionnelle car c’est le président sortant qui est le challenger, ce qui à mon avis correspond bien à l’état d’esprit de Nicolas Sarkozy qui n’attend pas la victoire mais va la chercher. Cette situation est aussi le résultat de mesures courageuses même si elles sont impopulaires car on ne peut pas faire de la politique « pour flatter l’électorat » dans une situation de crise internationale.
Sur le fond je suis et je serai honnête, j’aurais préféré qu’on parle davantage d’emploi, de dette car c’est, pour moi qui vais bientôt entrer dans la vie active, une de mes premières préoccupations ainsi que celle de beaucoup de jeunes. C’est aussi une vraie différence de programmes entre les candidats notamment entre François Hollande et Nicolas Sarkozy : l’un propose plus d’assistanat, ne souhaite voir aucune tête dépasser, l’autre croit en la solidarité collective, en l’initiative personnelle et dans la jeunesse qui peut se prendre en main et être responsable.

Vous êtes engagé chez les Jeunes populaires. Pouvez-vous sans détailler nous présenter rapidement le mouvement (emprise nationale, relation avec l’UMP, effectifs militants à l’échelle nationale et à l’échelle locale, …) ?
Les Jeunes Populaires sont la branche jeune de l’UMP, nous sommes autonomes vis-à-vis de l’UMP, ce qui nous permet de faire des propositions. Au niveau local les effectifs des Jeunes Populaires 87 ont nettement augmenté depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, ce qui est lié à l’élection présidentielle mais aussi à notre volonté de donner un nouvel état d’esprit : plus d’actions de terrain, plus à l’écoute des Jeunes Pop’ et des propositions d’actions nouvelles.(newsletter, café politiques, plus de communication interne et externe et plus d’implication de chacun en fonction de ses envies…)
Au niveau local nous avons des militants (reformulation ?) et j’essaie de proposer des actions diverses et variées pour que chacun puisse vivre son engagement comme il le souhaite.

De quelle manière votre mouvement et vous-même personnellement participez à la campagne présidentielle, en France et dans la région ?
Nous sommes sur le terrain, nous faisons des tractages, des « boitages », des réunions publiques et nous avons participé aux meetings de Nicolas Sarkozy à Bordeaux, à Villepinte, à celui de Jean-François Copé à Malemort [près de Brive, ndlr], et nous avons participé au grand rassemblement de la Place de la Concorde dimanche dernier. Nous avons, en amont, travaillé sur le projet, nous sommes partenaires de structures extérieures à l’UMP, nous sommes investis chaque jour pour convaincre autour de nous, sur le terrain, sur les réseaux sociaux. Nous avons organisé des déplacements d’intervenants nationaux pour échanger sur le bilan et le programme du Président-candidat Nicolas Sarkozy.

Quel regard portez-vous sur la politique du gouvernement Fillon à l’égard de la jeunesse, depuis 2007 (forces, faiblesses, erreurs, réussites, promesses, jugement) ?
Le gouvernement Fillon a beaucoup fait pour les jeunes et pour le monde étudiant :
- l’autonomie des universités qui donne aux universités les moyens de leurs ambitions nationales et internationales,
- le budget de l’enseignement supérieur a augmenté de 21 %,
- la multiplication des rénovations et des constructions des logements CROUS,
- la création du 10ème mois de bourse,
- la création de l’échelon 0 demandés depuis des années par les organisations syndicales.

Je ne dis pas que le bilan est parfait mais dans le domaine des jeunes des avancées significatives – et que l’on voit tous les jours – ont été faites par le Gouvernement Fillon.

Quelles réponses défendez-vous et proposez-vous aux difficultés et enjeux posés par les jeunes de 2012, pour le mandat qui va s’ouvrir pour le président élu en mai prochain ?
Un des problèmes majeurs des jeunes est le passage des études au monde professionnel, car nos études, souvent générales et/ou technologiques, ne nous permettent pas de trouver des emplois dans les entreprises qui souven demandent des jeunes qualifiés. Je crois que le développement de l’apprentissage est une bonne mesure qui permettrait de faciliter l’accès à l’emploi des jeunes. En contrepartie il faut inciter, voir contraindre, des entreprises à prendre des apprentis.

« Je pense être un pragmatique. »

Ci-dessous : Tractage militant. Les Jeunes populaires militent et tractent pour exposer et expliquer les idées de la majorité présidentielle. © UMP 87

Tractage-UMP-300x196 dans La phrase du jourPlusieurs commentateurs ont estimé que Nicolas Sarkozy était plus pragmatique qu’idéologique. Qu’en pensez-vous ? En quoi cela pourrait être une force ?
Je crois que parfois l’idéologie est mise à mal par la réalité ; quand on est responsable, on en tient compte. A titre personnel je pense être aussi un pragmatique. Pour moi ce n’est pas un défaut, j’aimerais bien pouvoir défendre des propositions où tout serait parfait, ou parce qu’on supprime un mot on supprime le problème mais ce n’est pas ma conception de la politique. Je prends en compte la réalité pour pouvoir l’améliorer.

Nicolas Sarkozy vient de rendre publique sa lettre aux Français, qui reprend ses principales propositions pour la France. En quoi une telle forme d’expression est selon vous, la plus à même de marquer les esprits et de convaincre ? Pensez-vous que la jeunesse puisse y être sensible ?
S’adresser directement aux Français, c’est parler à chacun, directement, sans filtre. Le faire par écrit, c’est laisser une trace, un témoignage qui engage, c’est proposer un contrat aux Français. La jeunesse même si elle a cette lettre en format dématérialisé, pourra y trouver des réponses à ses questions.

Revenons sur la politique éducative du gouvernement sortant. Vous avez précédemment défendu l’autonomie des universités, réforme que le gouvernement de François Fillon a conduit. Considérant la position délicate de l’université de Limoges (14 000 étudiants seulement, des effectifs stables voire en baisse dans certaines filières), ne pensez-vous pas qu’une telle initiative puisse nuire à la pérennité de la structure en tant que telle ? Pouvez- vous expliquer de façon succincte pourquoi vous pensez le contraire ?
Le cas de l’Université de Limoges est atypique car cette réforme est une réforme qui a fonctionné à tel point que François Hollande, comme plusieurs socialistes, ont prévu de ne pas la remettre fondamentalement en cause. Les dotations de l’Etat allouées à l’Université n’ont pas diminué. Au contraire, elles ont augmenté mais Limoges n’arrive pas à boucler son budget ce qui pose la question des compétences des équipes en place. A cela se rajoutent des prises de positions politiques, cette fois-ci notamment de l’extrême-gauche qui refuse que les entreprises privées participent au budget de l’Université. Tout ceci n’encourage pas au rayonnement et à l’attractivité de notre Université qui pourtant a bien des atouts, l’Université subit l’image de la ville de Limoges et un nombre d’étudiants viennent par défaut, ce qui ne les incite pas à rester vivre en Limousin.

« [La réussite scolaire] n’est pas un problème du  »toujours plus » mais du  »mieux ». »

« Avec 2 000 euros par enfant, on pourrait pourtant résoudre la plupart de leurs problèmes et transformer l’avenir de ces enfants : dès que l’enseignant, en dernière année de maternelle ou au CP, aurait donné le signal, le chef d’établissement enclencherait avec le maire, la communauté éducative, les nombreuses associations compétentes, un suivi particulier de l’enfant en lien avec sa famille. » De cette manière, Nicolas Sarkozy assure que le problème de l’écoleest plus une question de volonté et de mobilisation que de moyens, et ainsi nie l’efficacité durecrutement de personnels supplémentaires, au nom du bon sens budgétaire. Autrement dit ? Par exemple, comment résoudre le problème de surcharge des classes ?
La France a le meilleur taux d’encadrement des jeunes en Europe et pourtant les résultats scolaires en France sont loin d’être les meilleurs d’Europe, je ne crois pas que le problème soit un problème de nombre de personnels et la proposition d’augmenter de 60 000 encadrant soit 0.3 personnes en + par établissement ne va pas changer fondamentalement les choses. Si on est honnête, c’est plus un problème de formation des enseignants et surtout de programmes, il faut revenir aux fondamentaux en primaire : écrire, lire et compter.
Je pars de mon expérience personnelle, j’étais dans une classe en terminale où nous étions 35, notre niveau était bien inférieur à celui de l’autre terminale (21 dans cette classe) en début d’année, et pourtant ma classe a eu de meilleures résultats au bac, plus de mentions et nous avons eu de bien meilleures dossiers scolaires. Ce n’est pas un problème du « toujours plus » mais du « mieux ». Enfin, il faut savoir que les moyens ne font pas tout. Le coût d’un lycéen français est le plus élevé d’Europe et pourtant nous n’avons pas les meilleurs résultats.

On tend à pointer du doigt un éventuel désintérêt de la jeunesse pour le débat public, parce qu’il est trop technique, trop éloigné de leurs préoccupations, trop contraint aux rivalités personnelles. Qu’en pensez-vous ? Comment y remédier ? Et comment voyez-vous personnellement l’engagement politique des jeunes à vos côtés et plus globalement en France ?
Il y a un désintérêt généralisé mais il faut chercher les causes pour trouver des solutions. La presse, malheureusement, est en concurrence avec les réseaux sociaux et le net et elle a tendance à être plus dans la réaction que dans la réflexion. Cela n’aide pas les citoyens à nourrir leur réflexion. Les politiques, parfois, cherchent plus la polémique que l’affrontement des idées et c’est aussi dommageable. La caricature faite de l’Europe elle-aussi, n’aide pas à s’impliquer : en effet, si on dit aux gens que l’Europe décide de tout et que les politiques français ne décident de rien, à quoi bon s’intéresser à la politique ?
Il faut donc que les médias retrouvent une place plus apaisée, que les politiques acceptent de débattre du fond, et que l’Europe devienne une véritable Europe politique.

Le Limousin vote assez largement à gauche depuis de nombreuses années. Certains estiment que ce vote à contre-courant des tendances nationales nuirait à la région. Qu’en pensez-vous ? En quoi le projet de Nicolas Sarkozy est-il porteur d’espoir pour le Limousin et sa jeunesse ?
Le Limousin vote à contre-courant des tendances et cela peut expliquer pourquoi notre région a tant de retard sur d’autres régions. Limoges est la dernière capitale régionale à ne pas être reliée au TGV, à l’heure actuelle et, particulièrement pour les jeunes, cela ne rend pas Limoges attractif. Au contraire. Pour le reste, des décisions ont été prises qui n’ont pas favorisé l’implantation des entreprises sur le territoire local.

« Il n’y a aucune ambition de communication sur Limoges et le Limousin. […] Une image améliorée, c’est le produit de l’ambition. »

Vous avez dit avoir « très vite vu ce qu’était la politique locale du PS ». Pouvez-vous vous expliquer un peu plus sur ce point ?
Une politique sans ambition, sans direction, où les transports en commun sont mal adaptés, des quartiers de Limoges sont abandonnés (Beaune-les-Mines où il y a trop peu de lignes de bus), où les jeunes fuient le Limousin par manque d’emplois et par manque d’adéquation entre les filières et les bassins d’emplois sinistrés.

L
’image de la ville est au plan national catastrophique : les rares reportages nationaux sur Limoges portent sur la prostitution et ses conséquences ce qui n’est pas forcément très engagent en terme d’attractivité. C’est bien simple, il est rare, très rare qu’on parle de Limoges en positif, il n’y a aucune ambition de communication sur Limoges et le Limousin : le pays de la pomme et de la viande (de bœuf) : très vendeur pour les touristes, pour les jeunes… alors que notre territoire a des atouts à mettre en valeur, reste la volonté de le faire. On peut communiquer sur des filières agricoles de façon valorisante comme une chance, une expertise, un savoir-faire, une industrie artisanale qui respecte un environnement ou alors faire dans le conservatisme mortifère d’un musée comme c’est le cas actuellement.

Le Conseil régional ne cesse d’augmenter le frais de fonctionnement au détriment de l’investissement, ce n’est pas un choix dynamique et de croissance, et je le dénonce car l’investissement ce sont les emplois de demain pour nous les jeunes, particulièrement pour désenclaver Limoges. Comment attirer des jeunes et des emplois via les entreprises s’il nous faut 4h pour rejoindre Paris, sans parler des autres grandes métropoles ? Le Limousin ne cesse de reculer alors que d’autres régions se développent (et pourtant elles ne sont pas toutes à droite, loin s’en faut). Les choix faits par les socialistes et leurs alliés du Limousin, ils doivent les assumer car si j’ai bien appris une chose en politique c’est assumer la responsabilité de ses choix au lieu de toujours trouver une excuse extérieure.

Vous évoquez plusieurs fois l’image de Limoges, peu positive, en la mettant en relation avec la politique locale. L’avis d’un jeune engagé en politique pour y remédier ?
C’est parce que j’aime Limoges et que je souhaite l’améliorer, en portant de nouvelles idées, que je critique la situation actuelle. L’image de marque de la ville doit changer elle est beaucoup trop négative, le centre-ville a besoin d’un nouveau souffle, des zones de la périphérie sont délaissées, les transports en commun sont mal adaptés aux besoins des Limougeauds. Les politiques pour attirer des jeunes doivent mettre en avant le cadre de vie du Limousin, pour attirer des emplois. C’est là toute la différence entre l’UMP et le PS, nous préférons nous battre pour attirer plus d’emplois pour les limougeauds alors que le PS se bat pour avoir plus de crédits à saupoudrer sur les limougeauds qui ne leur permettent pas vraiment de vivre convenablement. On vit de son travail, on survit de l’assistanat. L’assistance est une bonne chose, elle est transitoire, elle est solidaire. L’assistanat est une mauvaise chose, il aliène et ne permet pas de vivre, il permet au mieux de survivre.

Alors une image améliorée, c’est le produit de l’ambition, des moyens mis en œuvre pour le développement, la volonté de faire du développement économique d’un département, d’une région, un atout pour que la capitale en tire un bénéfice d’image et que chaque ville en tire un bénéfice financier dans des investissements d’avenir.

La gauche et plus précisément les socialistes occupent une position très majoritaire en Limousin. Quel regard portez-vous sur cette relative hégémonie, sur les relations entre les forces politiques régionales, sur les politiques menées et sur l’évolution de ces rapports locaux ? Pourquoi selon vous la droite ne parvient-elle pas à convaincre (et pourquoi la gauche réussit-elle) ? Qu’est-ce qui rend vos propositions pour Limoges et la région cohérentes et porteuses de perspectives de développement ?
En effet la gauche est majoritaire en Limousin, c’est un fait et pas une fatalité. Ce qui m’inquiète dans l’évolution des rapports locaux ? C’est la montée de l’extrême gauche que je combat autant que l’extrême droite, car les extrêmes de gauche ou de droite divisent les français. Tout extrémisme est un danger. La République, c’est l’acceptation par tous d’un cadre. Les extrêmes, parfois, pour ne pas dire souvent, refusent ce cadre. Et quand on voit les prises de position dépassées de l’extrême gauche limousine cela ne peut que nuire au Limousin, leur vision de l’entreprise est dangereuse pour notre région, les entreprises, particulièrement en Limousin, sont des petites entreprises où l’entrepreneur doit se battre quotidiennement pour faire perdurer son entreprise et maintenir des emplois. Refuser d’aider les entreprises c’est mettre en danger notre région. Quand un leader politique d’extrême-gauche fustige les patrons et les entrepreneurs, il « oublie » de préciser qu’il touche un salaire supérieur à 90% de ces mêmes entrepreneurs !
Le Limousin est traditionnellement une terre de gauche et le PS n’a pas à proposer de nouvelles ambitions pour notre territoire pour être élu. Nous devons tirer les conséquences de nos erreurs, je suis l’un de ceux qui défend une politique de proximité pour mieux faire comprendre, entendre nos idées, nos projets pour le Limousin, qui sont axés sur les atouts de notre territoire. Je défends le développement du Limousin à condition que cela améliore le mieux vivre ensemble. Vous le savez, une politique, c’est aussi une dynamique. Il est plus facile de conserver un siège que de le gagner. Donc, l’ambition collective, la défense de l’intérêt général, la conviction seront des atouts nécessaires à une reconquête locale.

« [Notre] mission : bâtir une droite haut-viennoise plus forte, plus visible, plus volontaire. »

Quelles sont vos perspectives personnelles, ainsi que celles du mouvement, en ce qui concerne l’engagement dans les prochaines échéances électorales locales (législatives, municipales) ?
Je souhaiterais poursuivre mon engagement au sein du mouvement aussi bien en tant que cadre du mouvement qu’en tant que militant. En effet, j’estime que l’on peut défendre ses idées en étant militant même si je reconnais que c’est plus facile de les défendre en tant que cadre. Je l’ai dit, je ne courrai pas après les élections pour les élections, je me battrai lors d’élections lorsque j’estimerai que mes projets correspondront à l’élection, aux attentes des Limousins et si je suis le mieux placé pour défendre nos propositions.
En ce qui concerne le mouvement, je suis lucide, nous allons avoir une mission : bâtir une droite haut viennoise plus forte, plus visible, plus volontaire après le départ d’Alain Marsaud, une tâche difficile mais intéressante, à laquelle je souhaite participer activement pour mieux préparer les échéances futures.

Prenez-vous part aux discussions sur les sujets fondamentalement locaux ?
J’ai la chance d’être un RDJ écouté au sein de sa fédération, on tient compte de mon avis, de mes suggestions, y compris sur des sujets fondamentaux locaux, il est vrai que la parole des jeunes au sein de l’UMP 87 est véritablement écoutée et surtout entendue : une chance car c’est rare dans les partis politiques. Cela me permet de donner le sentiment des militants, des adhérents Jeunes et de faire bouger les choses concrètement.

« Pensez par vous-même, car la politique mise en place, c’est aussi pour notre avenir. »

jeunesavecsarkozy-300x100 dans Législatives 2012Quel message voudriez-vous faire passer à la jeunesse de 2012 ?
Engagez-vous ! Engagez-vous, mais gardez l’esprit critique, regardez bien les conséquences pratiques et réelles des propositions des candidats sur votre quotidien. Ne vous laissez pas manipuler par les médias, ni par des images véhiculées selon lesquelles certains partis serait plus pour les jeunes que d’autres ou plus sociaux que d’autres. Pensez par vous-même car la politique mise en place c’est aussi pour nous, pour notre avenir.
Nicolas Sarkozy a le courage de prendre en compte la réalité de la situation de la France et de faire des propositions pour y remédier, il est dans l’action et pas dans l’attente. Choisir d’agir c’est prendre le risque d’être impopulaire, Nicolas Sarkozy l’a prouvé. Choisir de ne pas agir mais seulement d’être dans l’invocation, c’est être sûr de l’inefficacité et au final responsable d’un déclin et ça, François Hollande l’a prouvé en Corrèze, ne le laissons pas faire la démonstration à l’échelle d’un grand pays comme la France !

Une remarque finale ?
Les jeunes doivent se mobiliser pour ces élections et si ils veulent du changement, de vrais changements il faut commencer par ne pas voter pour les mêmes, qui sont élus depuis des années au niveau local, qui cumulent les postes au détriment de leurs mandats alors si vous voulez du changement, ne votez pas pour les candidats du PS aux législatives et place aux jeunes !

Liens :
- Le site des Jeunes populaires de Haute-Vienne.
- La page Facebook du mouvement.




> Valentin Roche : « Les jeunes sont l’avenir et le présent du pays »

17042012

> Valentin Roche : « Les jeunes sont l'avenir et le présent du pays » dans Actualité locale b2012b

Pour cette seconde interview, c’est Valentin Roche, responsable du Mouvement des jeunes socialistes de la Haute-Vienne depuis janvier, qui accepte d’évoquer son engagement politique. Il est le plus jeune des quatre jeunes qui ont accepté de répondre à mes questions. L’occasion de bien cerner ce qui motive ses prises de position, entre défense des valeurs de gauche et envie d’échanger avec la jeunesse dont il souligne l’implication dans le programme qu’il défend pour cette élection présidentielle. Une « impression d’être utile » recherchée et suscitée par l’écoute, l’apprentissage, le débat.

Nom : Valentin Roche
Âge : 20 ans

Formation : DUT Gestion des entreprises et des administrations à l’IUT du Limousin (en cours)

Engagement : Mouvement des jeunes socialistes. Il a aussi tenu à évoquer sa pratique du théâtre, de la vidéo et son engagement associatif de quartier.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans un mouvement de jeunesse politique, et a fortiori, au MJS ? Avez-vous des modèles politiques, des inspirations qui vous y ont poussé ?
Mon engagement s’est fait en deux temps. Une première phase d’approche du mouvement, pendant laquelle j’ai observé le fonctionnement. C’est après cette étape que j’ai décidé de franchir le pas et de m’engager pleinement, pour défendre des valeurs de gauche, mes valeurs. Et puis c’était aussi l’envie d’agir, de débattre, de militer avec des jeunes de mon âge.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’engagement politique ?
Ce qui me plaît, c’est surtout de défendre les valeurs de la gauche, mais aussi d’avoir l’impression d’être utile pour nos concitoyens, d’agir dans leur vie au quotidien, car la politique règle les problèmes du quotidien et oriente l’action publique.

Avez-vous envisagé de poursuivre et amplifier cet engagement avec le temps (adhésion au PS si ce n’est pas déjà fait, engagement électoral, etc.) ?
Je suis également encarté au Parti Socialiste, ce qui me permet de participer aux réunions de ma section, d’échanger avec les nombreux militants de mon parti, mais aussi d’apprendre beaucoup auprès d’eux, car certains (adhérents depuis de très nombreuses années) sont là pour nous transmettre leur vécu et leur expérience militante, ce qui est tout à fait bénéfique pour nous les jeunes.

Pour le moment ma priorité est uniquement le MJS.

« [Mes proches] trouvent bien que l’on s’engage à mon âge »

Comment votre engagement est perçu par votre entourage (famille, amis, proches) ?
Bien entendu mes parents sont un peu inquiets pour mes études et pour la fatigue qu’engendre mon engagement, mais je fais tout pour les rassurer, en leur montrant que je peux mener les deux de front. Sinon les gens sont plutôt fiers de mon engagement, y compris mes proches qui ne sont pas socialistes. Tout le monde trouve bien que l’on s’engage à mon âge.

Le début de la campagne présidentielle a globalement été jugé tendu, voire agressif, ceci au détriment de l’expression des programmes. De manière générale, comment percevez-vous cette campagne électorale, tant sur la forme (atmosphère, échanges entre les candidats, …) que sur le fond (positionnements, propositions, …) ?
Je crois qu’on peut distinguer deux moments dans cette campagne. Il y a un avant 19 mars et un après 19 mars. Les drames horribles et inqualifiables de Montauban et Toulouse ont sans aucun doute marqué une rupture dans cette campagne.
Avant le 19 mars, en effet la campagne n’était pas des plus sympathiques à vivre. Petites phrases et coups bas étaient légion. Peu d’idées avancées par les candidats (hormis François Hollande qui a très vite proposé aux français ses 60 engagements pour le pays), bagarre pour obtenir les 500 parrainages… Et puis n’oublions pas que François Hollande a été seul à faire campagne pendant très longtemps. Désigné par le processus démocratique des Primaires citoyennes, notre candidat est parti depuis maintenant plus d’un an à la rencontre des français. La droite n’a rendu officiel son candidat que le 15 février… Candidat qui vient tout juste de présenter son programme aux français. C’est un peu mépriser l’électorat que de dévoiler ses idées à 15 jours du 1er tour du scrutin. Et quelles idées ? Rien que l’on ne connaisse déjà ou qui avait été promis dès 2007, mais toujours pas appliqué !
Et puis il y a la campagne de l’après 19 mars. Une campagne qui a repris ses droits le 22 mars exactement, au lendemain de l’hommage rendu aux soldats lâchement exécutés… Depuis cette date, la campagne semble comme éteinte. Certains candidats ne parlent plus que de sécurité et d’immigration (même chanson qu’en 2002 et 2007), alors que les français attendent qu’on leur parle d’économie, de pouvoir d’achat, d’accès à la santé, d’éducation… C’est ce à quoi se concentre François Hollande qui multiplie les déplacements et les réunions publiques tant en métropole que dans les territoires d’Outre-mer. Nous continuons, et nous ferons cela jusqu’à la fin de la campagne, d’avancer et de développer nos engagements pour la France, quand d’autres se contentent d’attaques injustifiées et fausses envers notre candidat. Nous sommes prêts à gouverner. François Hollande a présenté ce que seraient les premiers mois de son quinquennat s’il était élu. Nous avons un cap, un calendrier, nous attendons que les français valident.

« Nous somme là parfois pour bousculer nos aînés sur certaines thématiques. »

Ci-contre :L’équipe actuelle du MJS de la Haute-Vienne. Etudiants, lycéens ou salariés composent le bureau du mouvement départemental. © Le Populaire du Centre

Nouvelle-%C3%A9quipe-MJS-300x222 dans HollandeVous êtes engagé au MJS. Pouvez-vous sans détailler nous présenter rapidement le mouvement (emprise nationale, relation avec le PS, effectifs militants à l’échelle nationale et à l’échelle locale, …) ?
Le MJS est un mouvement autonome et donc indépendant du Parti Socialiste. Bien entendu les relations entre les deux sont fortes (et normales), mais le MJS tient à son autonomie qui lui a permis quelque fois par le passé de pousser la réflexion et même la proposition sur certains thèmes comme par exemple la légalisation du cannabis. Nous sommes là parfois pour un peu « bousculer » nos aînés sur certaines thématiques. Néanmoins nous travaillons bien entendu de concert avec le PS pour tous les scrutins et sur toutes les thématiques. Le MJS se veut souvent force de proposition et participe le plus souvent à la confection des programmes électoraux tant au niveau national que local.
C’est actuellement Thierry Marchal-Beck qui préside notre mouvement depuis le début de l’année ; il a pris la succession de Lauriane Deniaud qui aujourd’hui conseille François Hollande sur les questions relatives à la jeunesse dans la campagne présidentielle. Le MJS tant nationalement que localement est aux cotés de nos aînés du PS pour mener tous les combats. La force militante est en constante augmentation ces dernières années, avec de nombreux jeunes qui viennent s’engager.

De quelle manière votre mouvement et vous-même personnellement participez à la campagne présidentielle, en France et dans la région ? Le fait que le Limousin soit un important bastion socialiste doit faciliter votre tâche de militant…
Nous menons une campagne active, et nous sommes présents au maximum de nos possibilités. La campagne se fait bien entendu sur le terrain par des tractages (marchés, facs, lycées, quartiers populaires, usines…), des réunions publiques, mais également par une forte mobilisation de porte à porte. L’objectif au niveau national est d’atteindre 5 millions de portes frappées d’ici au 1
er tour. La Haute-Vienne contribuera fortement à cet objectif. Bien entendu nous participons comme il se doit aux grands rendez-vous nationaux (investiture, Le Bourget, Vincennes…). Nous menons également une campagne non moins active sur Internet et les réseaux sociaux, en relayant les engagements et actions de notre candidat. Je vous invite à visiter notre site !

Vous avez raison, le Limousin est une terre à forte dominante socialiste et ce serait formidable si c’était représentatif de l’ensemble du territoire national. Ce n’est pas le cas et malgré notre fort ancrage, nous ne relâchons rien ! Nous donnons notre maximum pour convaincre tous les électeurs que le projet présenté par François Hollande est le seul qui pourra remettre le pays dans le droit chemin. Si le Limousin est un important bastion socialiste, il y a aussi des abstentionnistes, des indécis et des primo-votants à aller convaincre.

Quel regard portez-vous sur la politique du gouvernement Fillon à l’égard de la jeunesse, depuis 2007 (forces, faiblesses, erreurs, réussites, promesses, jugement) ?
Sans surprise, je ne porte pas un bilan positif sur la politique jeunesse du gouvernement Fillon. Je serais même tenté de dire : quelle politique jeunesse ? La question de la jeunesse n’a pas été prise en considération comme il se devait au cours de ces 5 années de mandat. Un coup un ministère, un coup un haut commissaire, un coup un secrétariat d’état… comment voulez vous mettre en place une politique jeunesse digne de ce nom quand la question est trimbalée ainsi ?
La preuve en est, qu’aujourd’hui aucune action marquante envers la jeunesse ne peut être reprise par la droite dans son bilan. Rien n’a été fait pour les jeunes, ou si peu, ou si mal !
Ce n’est pas rendre service à la jeunesse de notre pays que de supprimer des milliers de postes dans l’Éducation nationale, de fermer des écoles, de faire de l’intérim et du CDD des contrats d’usage, d’exploiter les stagiaires… Le chômage des jeunes n’a cessé d’augmenter en 5 ans. Les jeunes n’ont plus confiance dans le politique, les jeunes ont été stigmatisés un peu partout sur le territoire, on a monté les jeunes contre leurs aînés… On a stigmatisé les jeunes issus des quartiers populaires, les jeunes issus de l’immigration… Aucune considération pour la jeunesse de notre pays !
Non, je ne vois vraiment rien qui ait été positif dans la « politique jeunesse » des différents gouvernements Fillon.

A partir de ce constat, quelles réponses défendez-vous et proposez-vous aux difficultés et enjeux posés par les jeunes de 2012, pour le mandat qui va s’ouvrir pour le président élu en mai prochain ?
François Hollande comme vous le savez a fait de la jeunesse son cheval de bataille dans cette présidentielle. Nombreuses sont ses propositions :
- mettre en place une allocation d’études et de formation sous conditions de ressources,
- garantir que zéro jeune de 16 à 18 ans ne soit sans solution,
- créer 60 000 postes dans l’éducation nationale en 5 ans,
- créer 150 000 emplois d’avenir, ciblés sur les quartiers populaires,
- mettre en œuvre un contrat de génération pour permettre l’embauche de jeunes en CDI,
- combattre les contrôles au faciès,
- autoriser le mariage et l’adoption pour tous les couples,
- et de nombreuses autres propositions en matière de santé, territoire, environnement, emploi…

Toutes ces propositions pour la jeunesse sont présentées et détaillées. L’objectif de François Hollande est de faire que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012.

Les primaires citoyennes semblent avoir été le symbole et l’opportunité de la réconciliation au sein du Parti socialiste, après plusieurs années de querelles qui ont sans doute désintéressé les Français. Comment vivez-vous au MJS cette agitation semi-permanente des aînés de la rue de Solférino, et quels enseignements tirez-vous de cet événement sans précédent qui a vu la désignation du candidat à l’élection présidentielle ?
Les querelles que l’on a pu connaître par le passé sont aujourd’hui à ranger au rayon des archives. Les temps sont aujourd’hui au travail, à l’unité et au rassemblement avec un seul objectif en tête, la victoire de la gauche et de notre candidat François Hollande le 6 mai prochain. Tout le monde agit de concert, dans l’intérêt du Parti et des français. C’est de toute façon de notre devoir.
Les Primaires citoyennes ont été il est vrai une véritable réussite populaire. Plusieurs millions de français, de tous âges, de toutes conditions, de toutes professions… ont souhaité participer à cette aventure ô combien démocratique. Les résultats de la participation ont été inespérés. Ces Primaires ont permis au peuple de gauche, en toute transparence, de venir décider du choix du candidat du Parti Socialiste. La désignation incontestée de François Hollande lui donne une totale légitimité. De plus, ces Primaires ont permis une dynamique sans précédent dans le monde politique français. On nous a critiqué, on nous annonçait un flop, finalement les français en ont décidé autrement.

« L’important est de pérenniser la présence de l’université sur les territoires »

François Hollande a fait de l’éducation un pilier central de sa campagne. Il a notamment mis en cause les modalités de la réforme des universités. Son programme vise à « favoriser les coopérations et les mises en réseau, [afin] que ne se constituent pas de déserts universitaires ». Quel écho cela rencontre-t-il avec la situation de l’université de Limoges, dont la pérennité pourrait être remise en cause ?
François Hollande a dit qu’il ne supprimerait pas la loi LRU, mais qu’il reviendrait dessus pour garantir une réelle autonomie des universités, avec une gouvernance plus collégiale et démocratique.
Il souhaite améliorer le fonctionnement des universités. Actuellement compétence de l’État, mais avec de nombreuses interventions des régions, il voudrait éventuellement que la compétence soit transférée au niveau régional (avec l’accompagnement financier nécessaire). L’important aujourd’hui est de pérenniser la présence de l’université sur les territoires. Certes il faut de grandes universités pour qu’elles soient fortes et puissent jouer un rôle à l’échelle européenne, mais il ne faut pas non plus négliger les universités plus de proximité qui maillent l’ensemble du territoire. Il ne faut pas raisonner dans le sens où l’université doit faire du chiffre et soit rentable. L’université est là pour former des jeunes étudiants et futurs actifs. Il faut également accroître les crédits pour la recherche universitaire.
L’université de Limoges a eu quelques problèmes ces derniers temps, mais ils semblent aujourd’hui résolus ou en voie de l’être. Néanmoins il faut rester vigilant sur sa situation et ancrer cette université dans le paysage local.

Comment pourrait-on faire, selon vous ?
L’université de Limoges a présenté des comptes légèrement excédentaires cette année, une bonne nouvelle donc. Néanmoins restons vigilants sur la santé financière de notre université, mais elle devrait relever la tête très prochainement et bien être identifiée comme université de proximité. Elle possède de nombreuses filières qu’il faut renforcer, de nombreux chercheurs qu’il faut accompagner et elle doit être novatrice dans l’ouverture de nouvelles filières d’avenir partout sur le territoire régional. Je pense notamment à l’ouverture d’un diplôme tourné vers la domotique en Creuse.

Laurianne Deniaud, responsable nationale du MJS jusqu’à cette année avait demandé la fusion des universités et des grandes écoles, qui n’est pas reprise dans le programme. Pourquoi ?
Le MJS a beaucoup travaillé en amont de cette campagne présidentielle. Les fédérations départementales ont planché sur un certain nombre de sujets dans le cadre de travaux intitulés « Perspectives 2012 ». Ce travail a abouti à la présentation d’un certain nombre de propositions aux candidats aux Primaires. Par la suite, une douzaine de propositions ont finalement été retenues pour être inscrites dans le programme du Parti Socialiste. La fusion dont vous faites état est sans doute restée dans les propositions mises de coté, mais comme je le disais précédemment, le MJS est là pour « bousculer » les aînés, et à n’en pas douter, c’est une idée qui devrait encore faire son chemin dans les années à venir…

Ci-dessous : 60 ballons pour 60 000 postes. Opération lâcher de ballons « pour le changement », place de la République à Limoges. © MJS 87

Ballons-pour-le-changement-300x223 dans JeunesseAvancer la fameuse mais controversée proposition des 60 000 nouveaux postes dans l’Éducation nationale souligne une volonté de corréler moyens concrets et résultats tout autant concrets. François Hollande évoque le rétablissement d’une formation « digne de ce nom ». En d’autres termes ?
Le candidat de droite a tout simplement supprimé les IUFM ! Comme leur nom l’indique ces instituts servent à la formation des futurs enseignants. Aujourd’hui on ne forme plus les maîtres et maîtresses comme il se doit.
François Hollande propose donc le rétablissement des IUFM, avec la mise en place d’une véritable formation pour les futurs professeurs des écoles, avec plus de pratique et de stages qu’actuellement. Il n’est pas normal qu’aujourd’hui on puisse se retrouver face à une classe sans jamais avoir fait de stage et sans jamais avoir été accompagné par un enseignant déjà en exercice auparavant.

Que répondez-vous aux accusations d’irresponsabilité budgétaire ?
L’irresponsabilité n’est pas budgétaire ! L’irresponsabilité serait de laisser Sarkozy poursuivre sa casse du service public et de l’éducation. Ceux qui voudraient tout savoir et parler à notre place se trompent. François Hollande a fait des propositions chiffrées et raisonnées. Dire que la gauche entraînera la faillite de la France, que la France deviendrait la Grèce, c’est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle de la part des gens qui disent cela.

« [L'élection de François Hollande] pourra rapporter au Limousin une facilité dans les grands dossiers structurants »

Quelles différences voyez-vous entre la campagne malheureuse de Ségolène Royal et celle de François Hollande, qui seraient susceptibles cette fois, d’amener la victoire ? Pensez-vous que l’ancrage local du candidat socialiste puisse jouer en faveur du Limousin, si jamais il parvenait à être élu le 6 mai prochain ?
Je n’étais pas encore engagé en politique lors de la campagne de Ségolène Royal en 2007, donc je ne peux pas vraiment comparer. Néanmoins je la suivais un peu de loin, et je peux dire ce que l’on m’en a rapporté… Il semblerait que l’on n’assiste pas à la même campagne. En 2007, il y avait à priori plus de ferveur… Mais je trouve quand même que cette fois-ci les gens apprécient François Hollande et son style « normal ».
Bien entendu, si François Hollande est élu Président de la République le 6 mai prochain, cela ne sera que bénéfique pour le Limousin. Il sera certes le Président de tous les territoires de France, mais il a bien rappelé qu’il devait tout à la Corrèze, sa terre d’adoption, sa terre d’élection. Preuve en est, c’est en Corrèze qu’il sera le 6 mai à 20h lors de l’annonce des résultats. Ce que ça pourra rapporter au Limousin ? Une facilité dans les grands dossiers structurants ? Et rêvons un peu, pourquoi pas un ou plusieurs Ministres ? Nous avons à n’en pas douter les compétences…

Ci-contre : Drapeaux et ferveur de campagne. Les militants du MJS autour de Martine Aubry, de passage à Limoges dans le cadre de la campagne présidentielle. © MJS 87

MJS-Martine-Aubry-300x200 dans La phrase du jourFrançois Hollande a prévu de venir à Limoges entre les deux tours du scrutin. N’est-ce pas faire preuve d’un peu trop d’assurance ?
François Hollande est souvent venu à Limoges, plusieurs fois encore ces derniers mois. Vous parliez dans une question précédente d’une « facilité » pour nous à faire campagne sur une terre socialiste… Je vous dirai donc que François Hollande doit se concentrer avant le 1er tour sur des territoires qui nous sont moins favorables, et c’est bien normal. Mais les messages que François Hollande adresse un peu partout en France sont aussi bons pour nous limousins. Alors oui, il ne faut jamais se déclarer vainqueur d’avance, nous le savons, François le sait. Tant que le dernier bulletin n’est pas sorti de la dernière urne, tout est encore possible. Mais soyez certain que le meeting prévu dans l’entre deux tours à Limoges sera une belle fête et une belle réussite. C’est aussi un signe fort que nous adresse François Hollande à nous limousins, en nous réservant une des deux dates de ses grands rendez-vous de l’entre deux tours.

« L’engagement peut prendre du temps et les jeunes le comptent, justement, leur temps »

On tend à pointer du doigt un éventuel désintérêt de la jeunesse pour le débat public, parce qu’il est trop technique, trop éloigné de leurs préoccupations, trop contraint aux rivalités personnelles. Qu’en pensez-vous ? Comment y remédier ? Et comment voyez-vous personnellement l’engagement politique des jeunes à vos côtés et plus globalement en France ?
Toutes les enquêtes le montrent, les jeunes ont un désintérêt pour la politique. Une bonne partie d’entre eux souhaitent ne pas aller voter, dommage ! Ils ne se reconnaissent pas dans le clivage gauche-droite existant. Néanmoins ils placent François Hollande en première position dans leurs intentions de vote. En 2007, les jeunes avaient en majorité voté pour Ségolène Royal, ils feront la même chose avec François Hollande cette fois ci. Ce qui est plus inquiétant par contre, c’est que c’est la candidate du FN qui arrive en deuxième position dans leurs intentions de vote. Ils semblent plus s’intéresser à la forme qu’au fond. [Une enquête CSA publiée le 10 avril par le journal Le Monde nuance cet argument : Marine Le Pen y arrive en tête des intention de vote des 18-24 ans (26 %), juste devant le candidat du PS (25 %), Nicolas Sarkozy (17 %) et Jean-Luc Mélenchon (16 %). Toutefois, le professionnalisme de cette étude a été remis en cause par la commission des sondages, ndlr]
On ne peut pas forcer les jeunes à s’engager, à s’intéresser à la politique. Malgré tout la politique conditionne la vie au quotidien. Si les jeunes en ont marre aujourd’hui c’est qu’on ne s’intéresse pas à eux, donc pourquoi s’intéresseraient-ils au débat politique ? Les 5 ans de Sarkozy ont été une catastrophe pour la jeunesse, ils ne se sentent pas représentés, écoutés… Une nouvelle fois en mettant la jeunesse au centre de sa campagne, François Hollande veut remédier à tout cela.
L’engagement peut parfois prendre du temps et les jeunes le comptent, justement, leur temps, aujourd’hui… Ils voient bien les difficultés à trouver un emploi. C’est pourquoi ils veulent réussir leurs études, et donc ne consacrent que peu de temps à des activités autres et encore quand il leur en reste du temps. Car beaucoup travaillent en parallèle de leurs études pour les financer, ce qui n’est pas normal et souligne de fortes inégalités entre les étudiants. L’engagement des jeunes peut se matérialiser de diverses formes, il peut être politique bien entendu, mais aussi syndical, associatif ou sportif. Les jeunes aujourd’hui ont soif de prendre la parole et d’être entendus !

La gauche et plus précisément les socialistes occupent une position très majoritaire en Limousin. Quel regard portez-vous sur cette relative hégémonie, sur les relations entre les forces politiques régionales, sur les politiques menées et sur l’évolution de ces rapports locaux ? Pourquoi selon vous la droite ne parvient-elle pas à convaincre (et pourquoi la gauche réussit-elle) ?
Si le PS est fort aujourd’hui en Limousin c’est qu’il y fait du très bon travail. Ce sont les électrices et les électeurs qui décident de cela. Et si nos collectivités sont majoritairement de Gauche, c’est que les citoyens du Limousin estiment qu’ils sont bien représentés par leurs élus socialistes et du reste de la gauche parfois. Les électeurs nous font confiance et on le leur rend bien.
Depuis les régionales les rapports locaux à Gauche ont quelque peu divergé avec une poussée du Front de Gauche. Si le Limousin est une belle terre socialiste, le communisme est aussi bien présent et nous en avons bien conscience.
Quant aux difficultés de la droite sur notre territoire, ce n’est pas à moi à en juger, posez leur la question… même si j’ai bien une petite idée, mais que vous me permettrez de garder pour moi ! [Vous pourrez trouver leur avis dans l’interview de Matthieu Broussolle, homologue de Valentin Roche chez les Jeunes populaires, ndlr]

« La LGV doit assurer un bel avenir à notre région »

Quelles sont vos perspectives personnelles, ainsi que celles du mouvement, en ce qui concerne l’engagement dans les prochaines échéances électorales locales (législatives, municipales) ? Prenez-vous part aux discussions sur les sujets fondamentalement locaux ?
Les perspectives sont assez simples, remporter l’élection présidentielle le 6 mai prochain et transformer l’essai en juin avec les législatives. La Haute-Vienne perd une circonscription. Nous allons tout faire pour que les 3 circonscriptions que nous possédons restent socialistes et permettent à nos trois futurs député(e)s de réussir leur scrutin pour aller travailler aux cotés de François Hollande et du gouvernement qu’il mettra en place après son élection à l’Elysée. L’enjeu de ces législatives, même si on ne doit négliger aucune circonscription, sera à n’en pas douter sur la 3e circonscription (Limoges-Bellac). Sur cette circonscription, nous assistons à un passage de relais puisque la députée sortante Marie-Françoise Pérol-Dumont a fait sien le souhait de ne pas se représenter. Catherine Beaubatie a été désigné démocratiquement par les militants du PS en décembre dernier. Chaque passage de relais n’est pas sans risques, et nous allons tout mettre en œuvre pour qu’il se passe de la meilleure des façons [Mme Beaubatie aura notamment à affronter Jean-Marc Gabouty, maire radical de Couzeix, soutenu par l’UMP, ndlr]. Nous connaissons bien Catherine, qui est une femme de qualité et de travail et qui forme un beau tandem qui se complète parfaitement sur de nombreux points avec son suppléant Pascal Godrie le Maire de Mézières-sur-Issoire.
Viendront ensuite en 2014 des élections locales. Des résultats du 6 mai prochain dépendront ces élections, puisque si nous gagnons, nous reviendrons sur la réforme territoriale et supprimerons le conseiller territorial. Donc niveau élections cantonales et régionales c’est encore un peu flou.
Pour les élections municipales, là aussi les perspectives sont plutôt claires : conserver les mairies que nous possédons déjà ; conserver les mairies acquises aux dernières municipales (Bellac notamment) ; en gagner de nouvelles ; regagner celles perdues aux dernières municipales (Isle et Châteauponsac par exemple)…
Mais prenons chaque scrutin l’un après l’autre et pour le moment concentrons nous sur la présidentielle et les législatives.
Bien évidemment nous prenons part aux discussions sur les sujets fondamentaux locaux, je pense immédiatement à la LGV Poitiers-Limoges qui est le gros dossier du Limousin. Cette ligne doit voir le jour le plus rapidement possible, afin d’assurer un bel avenir à notre région sur de très nombreux plans (économie, tourisme, culture…).

Le MJS de la Haute-Vienne soutient donc officiellement le projet ? Cela ne nuit-il pas à vos relations avec vos camarades de la Creuse, qui se sont dits très sceptiques vis-à-vis de cette éventualité ? Par ailleurs, qu’est-ce que la jeunesse peut espérer tirer de l’arrivée de la grande vitesse en Limousin, selon vous ?
Bien entendu nous soutenons le projet, c’est bien normal, nous pensons à notre avenir, à l’avenir de notre région, mais aussi à bien plus long terme à celui de nos enfants et des générations qui nous succéderont.

Cela peut bien entendu créer du débat avec nos camarades creusois, mais tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faille l’arrivée de la grande vitesse en Limousin. Celle-ci serait bénéfique pour tous, jeunes et moins jeunes. Pour la question de la jeunesse, l’implantation de nouvelles entreprises serait génératrice d’emplois par exemple ; mais ce serait aussi sûrement plus de culture, plus de sport… Et ça mettrait Limoges à 2h de Paris et donc aux portes de toute l’Europe.

Quel message voudriez-vous faire passer à la jeunesse de 2012 ?
Le message que je souhaite faire passer à la jeunesse de 2012 en mon nom et en celui de tous les Jeunes Socialistes, c’est qu’il faut continuer à croire et à espérer. François Hollande est aujourd’hui le seul candidat capable de redresser la France, de redonner espoir aux français et à la jeunesse de France. N’oublions pas que toutes les grandes avancées sociales que la France ait connues ont eu lieu sous gouvernement socialiste (35 heures, CMU, PACS, abolition de la peine de mort, RMI…). François Hollande a fait le choix de mettre la jeunesse au cœur de son projet, ce n’est pas pour rien. Il a parfaitement conscience des maux et des souffrances de cette jeunesse. Les jeunes sont l’avenir du pays, mais ils en sont aussi le présent.

Une remarque finale ?
Je tenais particulièrement à vous remercier pour cette interview très complète, qui m’a permis de m’exprimer sur un certain nombre de sujets, de mettre en avant les idées de notre candidat François Hollande, d’évoquer notre ancrage politique local, de nous interroger sur l’engagement des jeunes…
Je sais la qualité de votre blog, je sais votre intérêt pour la politique, je sais votre passion pour notre région. Pour tout cela, merci et même si pour nous socialistes « le changement c’est maintenant », pour votre blog je vous encourage à poursuivre ainsi…

Liens :
Le site du MJS de la Haute-Vienne
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La page Facebook du mouvement
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> Série spéciale Présidents et Limousin (3/5)

15042012

> Série spéciale Présidents et Limousin (3/5) dans Découverte b2012b

Pour le troisième volet de ma série spéciale Présidentielle, je vous propose de revenir tout simplement en image sur quelques meetings électoraux et visites de campagnes qui ont émaillé l’histoire des scrutins présidentiels en Limousin (cf. vidéos en cliquant sur les titres). L’occasion de les mettre en relation avec le contexte national et local, et peut-être de comparer ces situations avec la campagne actuelle, à une semaine du premier tour.

Jacques Chirac à Brive, Guéret et Limoges (1981)

Chirac-Brive-1981-300x268 dans Histoire« Il est ici chez lui en terrain conquis. » Des mots qui transposés trente ans plus tard, sonneraient de la même façon… mais pour un tout autre candidat ! Jacques Chirac choisit en 1981 de lancer sa campagne en province en allant à la rencontre des Limousins, tout d’abord à Brive, puis en Creuse et enfin à Limoges. La patte chiraquienne s’imprime, l’épopée est bien lancée, faite d’une alternance en province de rencontres d’agriculteurs sur le terrain, de simples citoyens sur les marchés et de sympathisants dans les salles. Une relation singulière que l’enfant du pays avait commencé à nouer en tant que ministre de l’Agriculture et du développement rural du gouvernement Messmer de 1972 à 1974. Et qui fera des émules : d’aucuns ont voulu dresser un parallèle avec les « techniques » de campagne de François Hollande, Ségolène Royal ou dans une moindre mesure de Nicolas Sarkozy, ou au contraire l’opposer à celles d’un Edouard Balladur ou d’un Lionel Jospin, plus urbains et moins chaleureux.

Un choix qui porte ses fruits au moins en Limousin : au premier tour, Jacques Chirac écrase ses concurrents en Corrèze (41 % contre 9 % seulement pour le président sortant), et les domine aussi en Creuse. Il n’est que 3e en Haute-Vienne, mais y améliore nettement le score de Jacques Chaban-Delmas, candidat gaulliste de 1974.

Jacques Chirac à Limoges (1988)

Nouvelle tentative pour Jacques Chirac, sept ans après son échec au premier tour contre Giscard-d’Estaing. En 1988, la candidature simultanée du premier ministre et du président sortants vient clore deux années d’acide cohabitation entre Jacques Chirac et François Mitterrand. Cet extrait du meeting du candidat du RPR à Limoges, retranscrit donc une attaque contre le socialiste, accusé d’imprécision et d’hésitation (tiens tiens !), se plaçant de fait en candidat de la conviction et du courage. Le tout en des terres qu’il connaît bien. L’allusion à la force physique peut surprendre, mais venant d’un homme qui a aussi fait de son corps, peut-être inconsciemment, une arme politique, un gage de sûreté et de détermination, ça l’est sans doute moins. N’en déplaise à Lionel Jospin qui quatorze ans plus tard, se mordra les doigts d’avoir traité son adversaire de « vieilli, usé et fatigué » !

Au détour d’une phrase de ce discours incisif, « nous, la France ». Le futur président s’assimilerait-il à son pays ? Sans doute pas, mais cette assurance ne suffira pas : Jacques Chirac enregistre au premier tour, en Limousin, un score légèrement inférieur à celui de 1981, et surtout, est nettement battu au second tour (54 % contre 46 %). La prochaine fois sera la bonne !

Lionel Jospin à Limoges (2002)

Un mois avant le terrible séisme politique que l’on connaît, le premier ministre est en visite au Palais des sports de Beaublanc. Entouré des principaux élus socialistes de la région, dont François Hollande, premier secrétaire du parti mais aussi élu de la Corrèze, Alain Rodet et Jean-Pierre Demerliat, sénateur et premier secrétaire fédéral, le candidat effectue un passage obligé en Limousin, qui bien qu’historiquement socialiste, reste aussi une chasse gardée de Jacques Chirac, qui y réalise de très bons scores (37 % en 1995, contre 24 % pour lui-même).

En mars encore, la confiance semblait régner (on se souvient d’ailleurs de ces images du candidat Jospin souriant quelques jours avant le premier tour, à l’hypothèse de son absence du second tour…). Les résultats plutôt bons du gouvernement de gauche plurielle semblent conforter la gauche dans sa capacité à offrir une alternative crédible au sommet de l’Etat. La suite sera tout autre, on le sait.

Excès de confiance ? Peut-être. Division de la gauche ? Certainement. Erreurs du candidat ? Possible également. La forme de sa parole et ses prestations publiques n’ont par ailleurs peut-être pas contribué à faire de lui un personnage chaleureux et galvaniseur. Des carences que nombre d’observateurs ont évoqué, et que l’intéressé lui-même a pu reconnaître. Dans ce meeting limougeaud, Lionel Jospin fait preuve de sérieux, mais les quelques images du reportage suffisent à le montrer parfois relativement distant du public, assez peu souriant, très concentré sur ses papiers. Une question de forme, mais cela compte. Il va toutefois sans dire que les causes de la défaite ne sont pas imputables qu’à lui !

Ségolène Royal à Limoges (2007)

Meeting-Royal-Limoges-300x200 dans HollandeEn cette fin mars, Ségolène Royal suivait de peu Michel Polnareff dans la toute nouvelle salle du Zénith. Au terme d’une journée de campagne en Limousin (foire des Hérolles dans le proche Poitou, visite à des salariés du textile, notamment), rendez-vous était donné à plus de 8.000 sympathisants, venus voir la candidate socialiste, désignée quelques mois plus tôt par 60 % des adhérents du PS. La ferveur de la foule présente n’arrivait toutefois pas à entacher la détermination des soutiens de la « voisine » poitevine, en ces terres de gauche, à proximité du fief de François Hollande. Les médias nationaux ne manquaient pas de relever la participation commune de ceux qui étaient alors encore deux conjoints, statut largement symbolisé par un fameux bisou que s’étaient échangé sur la scène la candidate et le premier secrétaire. Une image idyllique dans un cadre rassurant devant un public acquis. En d’autres termes, une séquence parfaite, alors même que Ségolène Royal était donnée battue dans tous les sondages depuis déjà deux mois… et que les mots des cadres officiels, bien qu’empreints de volonté, peinent parfois à masquer le scepticisme (et peut-être aussi, dirons certains, le manque d’application au soutien à la candidate).

En coulisses, les responsables et élus du PS local jouent donc de la méthode Coué, tout en ayant conscience de la relation particulière que Ségolène Royal a réussi à tisser avec les militants et les sympathisants. La figure maternelle et presque christique et martyre de Charléty (le fameux « aimez-vous les uns les autres » en veste blanche) en est une expression, et reste un des symboles de cette campagne présidentielle de 2007. Mais le changement n’a pas eu lieu.

Jean-Luc Mélenchon à Limoges (2012)

Le 4 avril dernier, le « républicain rouge », révélation artiste et scène de la campagne présidentielle de 2012, était en meeting au Zénith de Limoges. Une venue qui avait une saveur particulière, dans une région qui depuis 2010 sert de laboratoire à la stratégie d’union de la gauche du PS prônée par le Front de gauche, entamée avec l’expérience de Limousin Terre de gauche, alliance régionale poursuivie aux cantonales de 2011 du PCF, de l’ADS, du PG et du NPA.

Crédité de parfois 15 % des intentions de vote, l’ancien socialiste, outre des propos sur son programme éducatif, s’était notamment livré à une violente attaque contre le Front national, dont il cherche et parvient selon certaines enquêtes d’opinion, à dépasser la candidate. Ce réquisitoire, prononcé en allusion à l’agression d’un patron de bar de Limoges par un responsable départemental du FN en Haute-Vienne, a été repris quelques jours plus tard lors de l’émission politique de France 2 Des paroles et des actes, les journalistes cherchant à questionner la forme et l’évolution stylistique du discours de M. Mélenchon. Une verve et une théâtralité qui contribuent sans nul doute, au-delà du contenu programmatique, à séduire les électeurs, notamment les abstentionnistes. Comme à rebuter certains qui n’hésiteront pas à établir une comparaison avec le populisme assumé de Marine Le Pen. Rendez-vous le 22 avril.

A suivre : visites présidentielles en Limousin




> Florent Mignot : « Prendre les choses en main et ne pas nous résigner. »

12042012

> Florent Mignot : « Prendre les choses en main et ne pas nous résigner. » dans Actualité locale b2012b

Premier jeune responsable politique à répondre à mes questions, Florent Mignot, jeune écologiste, évoque son engagement politique et sa perception de la campagne présidentielle. Pour lui, engagement collectif et associatif servent sa volonté de porter l’écologie au cœur des considérations actuelles, comme vecteur d’espoir pour le plus grand nombre. « Confronter les diverses solutions et propositions permettant de résoudre les problèmes » est sa motivation.

Nom : Florent Mignot
Âge : 28 ans

Parcours : Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques (DEUST), Maîtrise de Sciences et Techniques en Technologies de l’Information et de la Communication (MST TIC)

Emploi : Webmaster

Engagement : Jeunes écologistes

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous engager dans un mouvement de jeunesse politique, et a fortiori, chez les Jeunes écologistes ?
J’ai approché courant 2006 les Jeunes verts (devenus depuis les Jeunes écologistes), à l’approche des élections présidentielles. Ce fut un premier pas vers la politique sachant que je n’allais adhérer aux Verts – dont j’étais depuis longtemps sympathisant – que 2 ans plus tard.

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’engagement politique ?
L’engagement politique permet de faire avancer collectivement et concrètement ses idéaux. J’aime confronter les diverses solutions et propositions permettant de résoudre les problèmes.

Avez-vous envisagé de poursuivre et amplifier cet engagement avec le temps (adhésion à EELV si ce n’est pas déjà fait, engagement électoral, etc.) ?
Après avoir relancé les Jeunes Verts en 2007-2008, j’ai participé aux campagnes municipales (candidat des Verts sur la liste sur Limoges) et cantonales de 2008 (sur le canton de Limoges-Landouge). J’ai ensuite adhéré et pris de plus en plus de responsabilités, bénévolement, au sein des Verts. Depuis peu, je suis directeur de campagne pour les législatives en Limousin.

Des câlins gratuits pour les passants limougeauds. Une démarche originale pour faire connaître le mouvement... et son goût pour la non-violence ? © Jeunes écologistes LimogesComment votre engagement est perçu par votre entourage (famille, amis, proches) ?
Cet engagement est plutôt bien perçu même si certains peuvent craindre que je consacre parfois beaucoup trop de temps à la politique.

Ci-contre : Des câlins gratuits pour les passants limougeauds. Une démarche originale pour faire connaître le mouvement… et son goût pour la non-violence ? © Jeunes écologistes Limoges.

La campagne présidentielle est globalement jugé tendue, voire agressive, ceci au détriment de l’expression des programmes. De manière générale, comment percevez-vous cette campagne électorale, tant sur la forme (atmosphère, échanges entre les candidats, …) que sur le fond (positionnements, propositions, …) ?
Cette campagne a été particulièrement agressive, et notamment à l’encontre d’Eva Joly. Celle ci a d’ailleurs été la cible de beaucoup d’attaques dès janvier 2011, quand Nicolas Hulot a été pressenti pour être son concurrent pendant la Primaire de l’Écologie. Comme si certains avaient déjà choisis leur champion et qu’Eva Joly n’avait pas le droit de participer à la vie politique.
Ailleurs sur l’échiquier politique, on passe bien plus de temps à s’attaquer qu’à parler du fond. Les politiciens ont une tendance à enrober leurs propos avec de grandes et petites phrases plutôt qu’à faire des propositions concrètes.

Vous êtes engagé avec les Jeunes écologistes. Pouvez-vous sans détailler nous présenter rapidement le mouvement (emprise nationale, relation avec EELV, effectifs militants à l’échelle nationale et à l’échelle locale, …) ?
Les Jeunes écologistes (anciennement les Jeunes verts) sont une association autonome de Europe Ecologie-Les Verts mais défendant les mêmes valeurs. C’est une fédération de plusieurs centaines d’adhérents dont les groupes locaux se sont multipliés ces 3 dernières années. En Limousin, une grande majorité des militants habite à Limoges et les rangs se sont beaucoup étoffés, surtout depuis 2 ans, au point que nous sommes devenus un des groupes locaux les plus actifs en France, notamment grâce aux nouveaux venus…

De quelle manière votre mouvement et vous-même personnellement participez à la campagne présidentielle, en France et dans la région ? On connaît la forte dimension associative dans la structure militante d’EELV. Est elle importante dans cette campagne ?
Je fais personnellement partie du réseau des écologeeks qui a vu le jour en 2008 pour les européennes. Ce réseau s’occupe tout particulièrement de la campagne internet des écologistes mais aussi fait avancer les questions numériques au sein du mouvement.

« Pour la droite, […] toute personne qui ne réussit pas est responsable de ses éventuelles faiblesses. »

Quel regard portez-vous sur la politique du gouvernement Fillon à l’égard de la jeunesse, depuis 2007 (forces, faiblesses, erreurs, réussites, promesses, jugement) ?
La politique à l’égard de la jeunesse est la même, en pire, que celle à l’égard de l’ensemble des français.

A ce titre, pouvez-vous donner un exemple de ce qui vous semble le plus injuste ou le moins adéquat ?
Ce qui m’a toujours choqué de la part de la droite est de considérer les jeunes comme des flemmards ou pire parfois, des délinquants. Pour la droite la réussite se mérite et toute personne qui ne réussit pas est responsable de ses éventuelles faiblesses.

A partir du constat de la réponse à la question précédente, quelles réponses défendez-vous et proposez-vous aux difficultés et enjeux posés par les jeunes de 2012, pour le mandat qui va s’ouvrir pour le président élu en mai prochain ?
Notre projet est global et ne s’adresse ni plus aux jeunes ni plus aux personnes âgées. Les problèmes qui sont généralement ceux des jeunes se posent aussi aux autres classes d’âges : formation, emploi, logement, santé (…)

Eva Joly s’est taillée une réputation de compétence dans plusieurs sujets, mais on a parfois le sentiment qu’elle peine à convaincre le grand public dans les domaines propres à l’écologie politique, qui est pourtant. Le choix de cette candidate, s’il est clair et totalement légitime, n’est-il pas un pari un peu trop ambitieux ?
Je ne pense pas que la « non émergence » supposée de l’écologie dans cette campagne soit liée à la personnalité de Eva Joly. Cela est plutôt liée au ton de la campagne qui ne permet pas d’aborder sérieusement aux problématiques. Il y a alors un « bruit » qui pollue tout ce que l’on pourrait proposer… Ceci dit, sans nous, je ne pense pas que nous aurions autant parler du nucléaire (et de politique énergétique) en octobre-novembre dernier…

« L’enseignement supérieur ne remplit par son rôle égalitaire. »

Dans les propositions d’Eva Joly concernant l’éducation, on remarque l’objectif d’un service public de l’enseignement supérieur gratuit. En quoi ce sujet peut être réellement au cœur du problème actuel de l’université française ?
L’enseignement et notamment l’enseignement supérieur ne remplit pas son rôle égalitaire et a une tendance à la sélection. Une sélection qui commence bien avant l’enseignement supérieur et qui ne permet pas d’orienter correctement les élèves…

Selon vous, à quel moment le bât blesse le plus, dans le parcours scolaire ?
J’ai toujours été choqué par cette sélection qui est faites dès le collège entre un parcours que l’on veut rapidement « professionnalisant » (orienté vers les CAP) et un parcours plus général (orienté vers le Bac).
Trop souvent les premiers sont orientés comme si ils étaient « incapables » d’avoir le Bac ce qui peut être dévalorisant. Ils seront les premiers à travailler, et pourtant ce parcours scolaire se retrouve avec bien peu de moyens (profs, établissements…) Et bien trop souvent on abandonne peu à peu les matières « générales » qui peuvent pourtant intéresser ces élèves pour obtenir un certain niveau de « culture générale ».
Les seconds sont orientés vers le Bac sans aucun début de formation professionnelle (très souvent même après le Bac, il y a très peu de stages…) Ils seront plus favorisés – plus de moyens financiers – alors que leur seule « qualité » à un instant x aura été d’avoir été « meilleurs » dans la « théorie » (maths, français, …) mais pas forcément dans la « pratique ».
Les premiers auront un CAP très jeune, et auront un travail très tôt mais auront été trop souvent « dévalorisés » , les seconds auront un Bac + Y mais auront au final parfois beaucoup de difficultés à avoir un emploi car sans aucune expérience professionnelle, et devront aller multiplier les « petits boulots ».
Les premiers et les seconds auront été « sélectionnés » et « séparés » très tôt alors que tous avaient des qualités qu’il aurait fallu faire fructifier plutôt que de vouloir « séparer » très tôt les « manuels » des « cadres » créant alors très tôt un clivage entre jeunes…

Le projet d’Europe Écologie Les Verts est ambitieux en matière de rénovation des campus universitaires, et s’inscrit dans une transition écologique de la construction et d’une exemplarité des infrastructures publiques en matière d’éco-responsabilité. Les installations de l’Université de Limoges sont dispersées dans la ville et vieillissantes. Quel écho ces propositions pourraient-elles rencontrer en ce qui concerne cette situation ?
Il y a beaucoup à faire en terme d’exemplarité des infrastructures publiques. L’écologie permet à la fois de créer des emplois (ici dans le bâtiment…) et d’améliorer la qualité de vie. Dans les campus, nous avons souvent des problèmes en terme de chauffage avec des bâtiments trop froids en hiver et trop chauds quand il commence à faire chaud.

Et concernant Limoges, de quelle manière la structuration des campus vous paraît-elle inadéquate ?
Un autre problème majeur est le problème des transports afin de se déplacer dans Limoges. Les horaires ne sont pas toujours très adaptés et ne parlons même pas de la place du vélo alors que beaucoup de jeunes souhaiteraient des aménagements…

A l’heure d’une terrible crise économique et financière, ne pensez-vous pas que les scores très modestes d’Eva Joly, en terme d’intentions de vote dans les sondages, sont au moins en partie à mettre sur le compte du manque d’intérêt des gens pour l’écologie, qui serait écartée au profit de préoccupations plus « directes », matérielles, parfois plus concrètes aussi (pouvoir d’achat, emploi, etc) ? Par ailleurs, pensez-vous que cela puisse également être dû à l’intégration mentale progressive par les électeurs des problématiques environnementales, qui faute d’être encore au cœur des politiques, sont davantage dans les consciences qu’il y a quelques années ?
Pour nous l’écologie n’est pas un problème mais la solution aux problèmes. De plus la crise, les crises, que nous visons ne date pas d’hier… Ceux qui ont moins de 30 ans n’ont connu qu’une succession de crises. La crise de 2008 n’a pas empêché Europe Écologie de parler d’écologie et d’Europe, et de faire les scores de 2009.
Une grande partie des intentions de vote donnée à Eva Joly est plutôt liée au poids du vote utile (nous y perdons pour ainsi dire la moitié de nos votants potentiels) mais aussi à des accords PS-EELV qui ont été incompris par beaucoup (nous y perdons là aussi quelques points malheureusement alors que nous souhaitions préparer l’avenir et donc la future majorité à l’Assemblée nationale…)

Le logo occitan des Jeunes écologistes limougeauds. Ces derniers prennent à bras le corps la question de la place de l'identité culturelle régionale. © Jeunes écologistes Limoges
Ci-contre : Le logo occitan des Jeunes écologistes limougeauds. Ces derniers prennent à bras le corps la question de la place de l’identité culturelle régionale. © Jeunes écologistes Limoges

Donc selon vous, le problème n’est pas que les gens ont déjà bien intégré (et donc assimilé) les problématiques écologiques, mais plutôt qu’ils ne les voient pas comme centre du problème…
La problématique écologique est bien intégrée, mais à présent il faut arriver à faire comprendre que les solutions écologistes permettent de régler les problèmes économiques, sociaux et démocratiques.

« Le débat politique n’est pas assez concret. »

On tend à pointer du doigt un éventuel désintérêt de la jeunesse pour le débat public, parce qu’il est trop technique, trop éloigné de leurs préoccupations, trop contraint aux rivalités personnelles. Qu’en pensez-vous ? Comment y remédier ? Et comment voyez-vous personnellement l’engagement politique des jeunes à vos côtés et plus globalement en France ?
Plus que trop technique, je dirais trop théorique… trop « politicien ». Le débat politique n’est pas assez concret et donc ne propose pas assez de propositions qui permettraient de changer les choses… Beaucoup d’élus ne font plus de politique mais de la « gestion ».
Pour y remédier il y a beaucoup à faire… notamment revoir nos institutions pour permettre une meilleure représentation de tous (fin des cumuls, parité, vote proportionnel, reconnaissance du vote blanc, …)
D’une manière générale beaucoup de jeunes font de la politique sans s’en rendre compte, avec les associations par exemple, mais beaucoup préfèrent surtout le concret au blabla théorique.

La gauche et plus précisément les socialistes occupent une position très majoritaire en Limousin. Quel regard portez-vous sur cette relative hégémonie, sur les relations entre les forces politiques régionales, sur les politiques menées et sur l’évolution de ces rapports locaux ?
Le Parti Socialiste local a globalement la tendance à se comporter comme n’importe quel parti qui aurait beaucoup trop de pouvoirs… Ailleurs l’UMP ou parfois le PCF font de même : refus du débat et de la contradiction, et résistance parfois « violente » quand il se sent « affaibli ». Mais je ne mettrai pas tous les élus dans le même panier, d’ailleurs nous participons à quelques majorités dans des municipalités là où nous estimons localement cela possible…


Ci-dessous : Un jardin en pleine ville. Reconquérir des friches urbaines en assurant le lien social, c’est la motivation des adhérents de l’assocation Jardinons Ensemble à Limoges. © France 3 Limousin

Un jardin en pleine ville. Reconquérir des friches urbaines en assurant le lien social, c'est la motivation des adhérents de l'assocation Jardinons Ensemble à Limoges. © France 3 LimousinLes écologistes, et notamment les Jeunes écologistes, portent sur le terrain, à Limoges notamment, de nombreux projets souvent ambitieux, notamment celui des jardins partagés. Pouvez-vous nous en parler succinctement, et surtout nous expliquer dans quelle démarche s’inscrivent ces initiatives diverses ?
L’association Jardinons Ensemble à Limoges a été « imaginée » par certains d’entre nous et notamment Nahoum Champroy, son président. A présent, l’association est autonome et chacun y participe individuellement comme plusieurs dizaines d’adhérents non membres des jeunes écologistes.
C’est un gros succès car c’est un projet concret et il y avait visiblement une grande attente.
D’autres projets voient le jour. Nous essayons d’être le plus concret possible et de penser « à long terme ». Si nous pouvons faire quelques actions ponctuelles nous privilégions actuellement les actions à long terme : il y a les paroles (voire les promesses) mais nous préférons les actes !

Quelles sont vos perspectives personnelles, ainsi que celles du mouvement, en ce qui concerne l’engagement dans les prochaines échéances électorales locales (législatives, municipales) ?
Pour le moment je me consacre pleinement aux présidentielles et législatives. Je n’ai pas d’ambition personnelle, seulement celle de faire avancer mes idées tout au long de l’année comme à chaque élection. Je ne sais pas où je serai dans 1 ou 2 ans, même si je continuerai probablement de vivre à Limoges et donc d’y faire encore de la politique dans quelques années…

« Nous devons […] agir là où nous nous sentons prêts à agir. »

Quel message voudriez-vous faire passer à la jeunesse de 2012 ?
Un seul mot : Espoir ! Et la couleur de l’espoir reste le Vert ! Nous devons tous prendre les choses en main et ne pas se résigner, agir là où nous nous sentons prêts à agir.

En une phrase, à destination des jeunes, que pourriez-vous dire pour convaincre que l’écologie n’est pas qu’une utopie ou une solution très thématique, mais bien une façon d’appréhender la société toute entière ?
L’écologie par des exemples concrets (agriculture biologique…) offre d’ores et déjà des alternatives pour changer le monde, il faut à présent les généraliser et les multiplier pour offrir un avenir durable plutôt que de continuer à accélérer en fonçant dans le mur.

Une remarque finale ?
L’écologie c’est maintenant ! Et ici !

 

Liens :
Le site des Jeunes écologistes limousins
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La page Facebook du mouvement
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Reportage de France 3 Limousin sur les jardins partagés de Limoge
s.







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