> Pour une écologie de la transversalité !
14032012De passage dans la région en milieu de semaine dernière, la candidate à la présidentielle d’Europe Ecologie-Les Verts, à la peine dans les sondages en dépit d’un programme plutôt ambitieux, s’est livrée sans hésitation au Populaire du centre, dévoilant la vision qu’elle avait de la dimension écologique de la politique régionale.
Autrement dit, l’ancienne juge d’instruction s’est évertuée à critiquer, cela en pointant deux sujets brûlants de l’actualité régionale : l’un que d’aucuns assimilent à un point Godwin des discussions en Limousin, la LGV Poitiers-Limoges, tant la perspective de l’arrivée de la grande vitesse suscite les passions et les vifs échanges, alors que l’échéance de l’enquête publique se profile. A ce titre, Eva Joly, dans la lignée des détracteurs du projet, brandit le curieux et plus qu’approximatif argument des 15 minutes, quand RFF et les élus favorables n’ont de cesse de mettre en évidence le gain. Une contradiction qui rappelle la double interprétation du fameux sondage de RFF de janvier 2010… Le projet de LGV n’est certes pas parfait, mais il est une condition même de l’avenir du Limousin, qui doit pouvoir intégrer le territoire régional aux réseaux nationaux et européens, et qui nécessairement accompagné d’une politique régionale des transports cohérente, doit pouvoir tirer vers le haut l’ensemble des espaces de Haute-Vienne, de Creuse, de Corrèze, et de tout le Centre ouest. Il sera important de veiller à cela.
L’autre sujet évoqué concernait au contraire le véritable tabou régional – s’il en est – du devenir des mines d’uranium. Et cette fois, Eva Joly a évoqué ce grand enjeu environnemental et de santé publique, sur un ton certes dramatique, mais à la hauteur des non-dits et des approximations concernant ce dossier, en ciblant effectivement l’Etat, qui par le biais d’Areva devrait endosser la responsabilité d’une telle situation. Il va sans dire que lumière n’a pas été faite sur tous les aspects de la situation, et qui peut assurer avec certitude qu’aucun scandale ne pourrait éclater dans les années à venir ?
Eva Joly terminait en argumentant à nouveau sur les risques évidents du nucléaire. Rappelons que depuis les élections régionales de 2010, les élus écologistes, emmenés par Ghislaine Jeannot-Pagès font partie de la majorité au Conseil régional, aux côtés des socialistes, en dépit de plusieurs désaccords, au premier rang desquels se trouve l’épineuse question de la grande vitesse*. A l’image de l’instable équilibre national issu de l’accord entre EELV et le PS concernant les élections législatives. Pas sûr que les électeurs s’y retrouvent aisément.
Quoi qu’il en soit, si l’union de la gauche reste un impératif, et devra se construire entre les deux tours dans le respect des différences, il va de soi que l’écologie doit avoir toute sa place, plus que jamais transversale, souci encore mal compris par tous, dans les réflexions des futures majorités politiques locales, et dans les mesures menées par le prochain gouvernement français. À savoir, une écologie dont la motivation sera d’assurer la justice. Une écologie qui ne doit pas être perçue comme l’apanage d’un parti, qui ne doit pas être perçue comme une sorte de doctrine punitive, des riches urbains contre les pauvres ruraux, des élites contre les classes modestes. Mais comme une politique concertée, responsable, à même de concilier, assurer et promouvoir le développement et le bien-être social sans nuire au dynamisme économique des territoires, dont la transition écologique est une nécessité. Une politique de réflexion proprement territoriale, qui ne sera pas uniformément idéologique, qui n’opposera pas les territoires les uns aux autres. Une politique qui sensibilisera, et même concernera l’ensemble des populations. Une politique qui associera à ses réflexions non seulement les problématiques environnementales, sociales et économiques, mais aussi culturelles, éducatives, entre autres. Une politique qui ne sera plus réduite à une promotion politique, mais qui incitera un mode de vie, une évolution des conceptions, sans archaïsme ni sectarisme.
C’est dans ce sens que le Conseil régional des jeunes promeut des projets dont le fil rouge est l’association des populations de tous les territoires à ces réflexions et ces transitions mentales sur la problématique du développement durable. Nous, élus de ce Conseil, sommes conscients que la génération des jeunes de 2012, qui vivra pleinement le mandat présidentiel à venir et verra sa vie influencée par celui-ci, et au-delà de tous intérêts partisans, se doit de donner l’exemple. Il en va de l’avenir de la planète, nous le savons, mais également ni plus ni moins que du quotidien des populations, de leurs activités et de leur cadre de vie.
*Depuis le départ de Cyril Cognéras pour le mouvement des Alternatifs, EELV est absent du conseil municipal de Limoges, comme du conseil général de la Haute-Vienne.
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