> Dossier : quelle ambition pour les transports limougeauds ?

11 10 2010

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un tramway passe devant l'hôtel de villeQu’on peste contre, qu’on ignore, on bien qu’on utilise tant bien que mal parce qu’on ne peut faire autrement les transports en commun limougeauds, il faudrait être de mauvaise foi pour en être pleinement satisfait. Non pas que le limougeaud (ou habitant d’une commune de la métropole, quelle qu’elle soit, ou même encore de plus loin !) soit de nature ronchonne, mais parce qu’il y a forcément des choses à dire.

Certes, ne soyons pas non plus trop critiques. Prendre le bus ou le trolley peut s’avérer bien pratique, et reste plus écologique et moins encombrant pour les voies de circulation que les innombrables voitures. Oui mais voilà, les diverses carences du réseau de la STCL me poussent à en faire un « dossier spécial ». Tout ça pour essayer de dégager quelques idées, qui n’engagent que moi.

frquentation2.pngPour pointer du doigt les problèmes du réseau, et bien cerner les choses qui pourraient évoluer, tout en reconnaissant les avantages quand ils existent, j’ai décidé de procéder en donnant 8 chiffres évocateurs, commentés et  – si possible – analysés.

12 700 000. C’est le nombre de voyageurs qui empruntent chaque année le réseau de la STCL. Dis comme ça, bien entendu, ce chiffre ne parle pas vraiment. Mais il suffit de le comparer à d’autres. Limoges est apparemment dans la « norme », par rapport aux autres agglomérations. Mais peut-on parler de norme ? Et surtout, ces chiffres ne témoignent pas du retard global de certaines villes, sur d’autres comme Besançon, première ville de province par son réseau de bus, riche de 50 lignes et transportant annuellement deux fois plus de passagers qu’à Limoges pour une population moindre ? Ne pourrait-on pas renforcer les dessertes en direction des autres communes de Limoges Métropole, notamment les plus éloignées, jusqu’ici seulement desservies par le transport à la demande, en créant justement un besoin, par l’instauration de lignes efficaces et régulières ?

180 €. C’est ce que doit débourser un étudiant limougeaud pour circuler toute une année sur le réseau TCL. Et tarifstudiants.pngc’est sans doute là où Limoges s’en sort le mieux, même si on a vu que c’était moins le cas pour le tarif au ticket. Certes, cela revient cher, surtout que le tarif annuel double entre la minorité et la majorité. Mais si l’on jette un coup d’oeil aux prix affichés par les autres réseaux, on se rend compte de la « chance » qu’on a. 249 € à Besançon et 310 € à Brest, alors même que ces localités ne possèdent pas de tramway.

10,1
. C’est en minutes le temps moyen d’attente entre deux bus en semaine à l’arrêt Poste, en plein centre-ville, l’un des plus fréquentés du réseau. 10 minutes, c’est à la fois peu et beaucoup. C’est beaucoup surtout lorsque le véhicule est en retard, c’est rageant quand deux bus de la même ligne se suivent à 30 secondes d’intervalles (rappelant d’autres problèmes…). Surtout qu’il ne s’agit que d’une moyenne, et que la ligne 10 reste celle où les passages sont les plus nombreux et où la fréquentation est la plus forte. Les bus à soufflet sont une solution tout à fait louable, mais lorsqu’on voit qu’ils sont souvent plein et doivent même le matin refuser du monde… Et ne parlons pas des lignes secondaires du réseau, qui offrent des amplitudes souvent supérieures à une heure. Dissuasif.

(c) Google Street View6. C’est la quantité de parc-relais installés ces dernières années par la STCL. Le parc relai est « un espace de stationnement pour automobiles, situé en périphérie d’une ville et destiné à inciter les automobilistes à accéder au centre-ville en transport en commun« , selon Wikipédia. La simple définition suffit à montrer à quel point l’échec est évident pour les parcs de Limoges. Cette photo du parc-relai des Arcades devrait aussi convaincre. Trop proches du centre-ville, une politique toujours en faveur de la voiture, ainsi que tous les autres problèmes du réseau de bus que j’aborde dans cet article : rien n’est fait à Limoges pour que parc-relai rime avec succès.

projettrolley2.png5. C’est le nombre de lignes de trolleybus. Soit une de moins que le nombre de lignes de tramway… en 1928 ! Le réseau actuel des trolleys est calqué sur celui des trams, tout juste réajusté, un brin étendu. Et même si depuis, des bus et des voitures (le problème, en fin de compte !) ont rejoint les transports en commun initiaux, ce qui convenait sans doute très bien aux 95 000 limougeauds de 1928 est plutôt insuffisant pour les 180 000 « grands limougeauds » de 2010. Plus sérieusement, le plan de la STCL parle de lui-même. Des lignes de bus très longues qui desservent Isle, Panazol, Le Palais ou Beaubreuil… et des lignes de trolley, qui au lieu d’être l’ossature du réseau de la métropole, ne sont que des reliques atrophiées des anciens tramways. En étudiant un peu la question (cf. mon petit schéma sans prétention, cliquez pour agrandir), on devrait étendre ce moyen de transport écologique et historiquement lié à la ville.

3. C’est le nombre de dessertes de la ligne « de nuit » 21. Les autres villes adoptent des solutions très diverses, et le nombre de dessertes par nuit est en général faible. Mais en contrepartie, ce sont souvent 5 lignes qui arpentent les rues parfois jusqu’à 1 heure du matin, et pas forcément dans les villes plus petites. Là encore, une idée à creuser. On pourrait créer deux nouvelles lignes de nuit, qui viendraient desservir les quartiers « oubliés » : la rive gauche, le quartier de la Cité, la rue Jean Jaurès, le pôle Saint-Lazare et le parc des sports de Beaublanc, pour les soirs de match du CSP.

2 (nombre d’arrêts desservis par le réseau des dimanches, situées sur une commune autre que celle de Limoges) A l’instar d’un réseau de trolley qui semble avoir oublié de desservir les communes de la périphérie, les fameux bus « D » semblent ne plus connaître autre chose que Limoges le dimanche venu. Pourquoi ne pas mettre en place des dessertes « D » couplées aux lignes 12 (Isle et Panazol), 8 (digne de ce nom, jusqu’au Palais), 36 (Condat), 18 (Beaune et Rilhac) et 35 (Feytiat) ?

titresdetransport.png1,30. C’est ce qu’on doit payer pour effectuer un trajet unique (+ correspondance dans l’heure), sans abonnement. C’est (encore) plus cher qu’une baguette, et ça reste une somme. Sur ce plan-là, Limoges reste un peu au-dessus de la plupart des agglomérations de même taille (Nîmes, Amiens, Metz, Caen, Brest, Besançon). Cela ne nous fait pas oublier les hausses du prix quasi-annuelles et peu encourageantes…

Pour finir, et parce que je ne veux pas qu’on m’accuse d’être une trop mauvaise langue : il faut bien souligner que le réseau des transports urbains de Limoges est bien meilleur qu’il y a quelques années, et que des efforts non-négligeables sont faits. Par exemple, au niveau du renforcement de dessertes sur certaines lignes et vers certaines communes de banlieue, de la meilleure desserte de certains quartiers (aujourd’hui, la plupart des quartiers ont leur ligne, bien que cela ne suffise évidemment pas à inciter à prendre le bus) ou encore de la multiplication des bus à soufflet… Mais il m’apparaît que c’est encore peu, face au potentiel à développer. Et je ne parle pas d’un réseau de tramway à installer !


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Une réponse à “> Dossier : quelle ambition pour les transports limougeauds ?”

  1. 17 08 2011
    Crash (14:05:56) :

    Et où tu sors tout ce pognon !?

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