> Bilan des élections régionales en Limousin

27 03 2010

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Pour clore cette période riche en enseignements politiques, je vous propose de dresser un bilan en 7 points.

1 – Le PS conforté première force politique régionale… au détriment de ses alliés.

pslimousin.pngAvec 21 sièges, contre 19 en 2004, le PS est bien le grand vainqueur de cette élection, symbolisée qui plus est par ses 7 vice-présidences. 21 sièges qui le placent très nettement première force limousine, loin devant l’UMP et ses 10 sièges (en vérité 6 précisément pour l’UMP, les 4 autres étant partagés entre radicaux et divers droite). Cependant, les tractations d’entre-deux-tours ont peut-être laissé quelques traces dans les relations entre les différentes sensibilités de la liste Denanot. L’ADS perd en effet un siège, et le MRC, qui avait passé un accord écrit avec les socialistes, s’était vu placé en 10e position sur la liste corrézienne. Les représentants respectifs des deux partis avaient dès le début de semaine fait part de leur légère frustration. Bernard Beaubreuil (ADS) remarquant que « le PS est gagnant », et Patrick Trannoy (MRC) demande à ce que ce genre de résultat ne « devienne pas une habitude ».

2 – Le déclin du PCF.

pcf.jpgIl ne faut pas se voiler la face. La réussite de la liste Terre de gauche, si elle apporte indubitablement une diversité à la gauche, a précipité le déclin d’un PCF toujours davantage concurrencé par les socialistes. Avec 3 élus, soit 3 de moins qu’en 2004, les communistes se voient enserrés entre l’extrême-gauche, qui est la première gagnante de la « troisème voie » imposée par l’échec des négociations entre la liste de Jean-Paul Denanot et celle de Christian Audouin après le premier tour, et le PS lui-même. Ce déclin pourrait néanmoins se voir relativisé par la forte présence d’élus communistes dans la plupart des collectivités limousines… où l’alliance avec le PS s’est faite dès le départ. De plus, avec le refus des vice-présidences, le communisme limousin s’est privé d’une tribune qu’il possédait depuis la création de l’assemblée exécutive.

3 – L’émergence d’une nouvelle gauche.

tdg1.pngMais la liste Terre de gauche a déabord attiré l’attention par son originalité et son maintien au second tour, dont la nouvelle a été présentée comme une expérience dont les effets pourraient servir à l’échelon national, pour 2012. Cette liste réunissant NPA, Parti de gauche, Alternatifs et donc communistes a fait l’évènement et a attiré les médias nationaux sur le Limousin, bien plus qu’à leur habitude. Avec leur entrée au Conseil régional, le NPA et le Front de gauche sont une illustration de cette réelle diversification de l’ »offre » politique dans cette terre résolument de gauche qu’est le Limousin, phénomène préfiguré dès les municipales en 2008. Le moment est maintenant venu pour les élus de ne pas décevoir leurs électeurs. Cela induit nécessairement la tenue d’une ligne indépendante de la majorité socialiste.

4 – Les écologistes profitent de la dynamique nationale… et de leur accord politique.

gjp.pngAvec un élu de plus, les écologistes sortent eux-aussi vainqueurs de cette élection. Une réussite qu’ils doivent aussi à leur fusion avec la liste PS. Il va maintenant falloir concentrer les efforts sur l’élaboration d’un consensus, ou au pire une prise de décision la plus commune possible autour des sujets qui fâchent. On pense évidemment au projet LGV. Quoi qu’il en soit, Europe Ecologie a réalisé la bonne opération de ce scrutin, avec 2 vice-présidences, comme le stipulait l’accord d’entre-deux-tours.

5 – La disparition du centre.

jjb.pngAutre évènement de cette élection régionale : la disparition de l’hémicycle régional d’élus centristes. La déroute du MoDem a empêché la réélection de Jean-Jacques Bélézy et Jean-Claude Deschamps, élus en 2004avec les voix de droite sur la liste d’union UDF-UMP. La stratégie de François Bayrou n’a pas payé, loin de là. La chute du MoDem sert les élus de la liste Terre de gauche, qui s’étaient montré extrêmement critiques quant à un possible rapprochement des élus orange avec les socialistes. Les résultats leur ont donné raison, prouvant que le Limousin n’était pas une région centriste.

6 – A droite, mauvais scrutin pour tous… ou presque.

auclair.pngEn perdant plus de 5 points par rapport à 2004, époque à laquelle l’UMP était pourtant associée à l’UDF, la droite limousine signe une réelle contre-performance. En témoigne encore mieux les scores de Raymond Archer en Haute-Vienne, qui a totalement désavoué la liste du conseiller général de Limoges-Emailleurs. La campagne n’a pas porté ses fruits, sans doute desservie par le contexte national, mais peut-être aussi par le manque de consensus autour du leader régional. Alain Marsaud ne dira pas le contraire. Seule consolation, le bon score de Jean Auclair en Creuse, qui limite réellement les dégâts, obtenant le meilleur résultat de la droite dans son département, avec 38 % au 2nd tour. La candidature du député controversé à la présidence de région préfigure peut-être ses ambitions au sein du parti en région.

7 – La mort de la « Chiraquie » s’accélère.

Si la Creuse est devenue le département le plus à droite du Limousin, c’est logiquement au détriment de la Corrèze. L’élection confirme la lente mais certaine déprise de l’influence chiraquienne sur le département, entamée à la présidentielle de 2007 et confirmée aux municipales et aux sénatoriales. L’UMP en effet ne réalise que 35 % au second tour, contre 43 % il y a 6 ans. Plus encore, elle perd un élu, n’en possédant plus que 4, alors que la fusion UDF-UMP avait en 2004 conduit à l’élection de 5 conseillers unis, avant la création du MoDem auquel Jean-Claude Deschamps s’était rallié.

En bref.

L’assemblée régionale, avec trois grands groupes politiques en présence, est marquée par une « tripolarisation » inédite en France, pays où l’on assiste habituellement à une configuration globalement faite de PS-UMP-FN voire PS-UMP-Centre. Christian Audouin a sans doute convaincu tous ceux qui pensaient que l’on se retrouverait face à une bipolarisation réelle : « nous sommes autonomes, libres, mais très responsables à l’égard des intérêts de la gauche en Limousin [...] pour faire reculer la droite [...] une participation responsable, offensive mais libre ».

Par ailleurs, je tenais à vous remercier de votre fidélité, en particulier pendant cette intense période électorale, puisque vous avez été près de 4 500 à venir sur le blog depuis le début du mois de mars, soit une moyenne de 160 visites par jour. Je vous remercie de cet encouragement.


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Une réponse à “> Bilan des élections régionales en Limousin”

  1. 28 03 2010
    belles pommes (23:39:21) :

    On a vu la disparition du mot LGV du vocable du président de région de la région depuis la fin du premier tour. Les écologistes ont ils gagné ? Rien est sûr!

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