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> Petites phrases et désaccords autour de la LGV

22022010

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jeanauclair210210b.pngFrance 3 LPC diffusait hier soir son deuxième débat de la campagne des élections régionales. Le sujet de l’émission était la desserte ferroviaire de la région, entre projet LGV et avenir des TER. Jean-Paul Denanot (PS), Jean Auclair (UMP), Ghislaine Jeannot-Pagès (Verts), Stéphane Lajaumont (NPA) et Jean-Jacques Bélézy (MoDem) étaient les invités de Fabrice Bidault.

L’occasion pour les différents candidats de préciser leur point de vue sur le projet, et de ce qu’ils prévoient dans leur programme. A l’image de la campagne qui bat son plein, le débat fut vif, parfois houleux, en particulier animé par le controversé député UMP de la Creuse Jean Auclair, véritable Iznogoud limousin (ou Creuznogoud comme l’appelle le maire d’Aubusson Michel Moine) remarqué par sa volonté de devenir président de la région à la place de Raymond Archer, la tête de liste du parti présidentiel, qui pour l’occasion laissait la place sur le plateau à sa tête de liste creusoise. Le débat a aussi été marqué par l’apparent désaccord qui existe entre les trois principales listes de gauche (Europe Ecologie, PS-ADS et Front de Gauche-NPA). Petites phrases.

DENANOT :
« Aujourd’hui il n’y a pas d’autres solutions ».
Le Polt et la LGV sont « deux projets complémentaires ».
« Nous souhaitons effectivement que les TGV aillent jusqu’à Guéret, d’où la nécessité d’électrification de la ligne dans sa totalité »
« Je vois bien Ségolène avec une scie en train de scier les rails »

AUCLAIR :
 » Je suis vent debout contre ce barreau Limoges-Poitiers que je qualifie de petit zizi »
[A Jean-Paul Denanot] « Vous vous êtes conduit dans cette affaire-là comme un simple conseiller municipal de Limoges aux ordres (…) de Mr Rodet ».
« Madame Ségolène Royal a scié définifivement les rails entre Limoges et Poitiers ».
« 3,9 Mds pour le petit barreau, le petit zizi, là je vous en prie s’il vous plaît laissez-moi parler ».
« On va non seulement offrir une autre possibilité d’aller à Paris rapidement, mais vers Lyon, la Méditerranée, l’Italie, et ça c’est le point essentiel ».
« Le Limousin mérite d’avoir des élus qui ont un train d’avance et pas deux de retard ».

JEANNOT-PAGES :
« C’est une saignée environnementale, c’est 1500 ha de terres qui vont disparaître ; c’est une saignée économique, c’est 500 M d’€ qui vont peser sur les collectivités (…) et c’est une saignée sociale parce qu’une partie du territoire va être abandonnée ».
La LGV est un projet pour les « limougeauds riches ». »Si on vote Europe Ecologie on sait qu’il y a des gens fermement ancrés dans l’opposition à la LGV, et plus il y aura d’élus écologistes à la région Limousin, moins la ligne LGV se fera ». »Mr Auclair je ne suis pas sûre que nous soyons sur la même position, et sur le projet global je dirai même que vous êtes fondamentalement notre principal adversaire ».
« On va pas mettre beaucoup d’argent pour une ligne qui va déshabiller la ligne traditionnelle et qui va complètement assécher une partie du territoire pour gagner un quart d’heure sur 100 km ».

LAJAUMONT :
« On dit très clairement stop, aujourd’hui moratoire, on arrête tout, on remet tout à plat et on reprend un véritable débat démocratique avec une expertise indépendante ».
« Le projet historique Nord Sud coûte 4 fois moins cher ».
« Le Polt est une voie d’avenir ».
« Soit on fait un train pour tous, soit on fait un train pour quelques-uns ».

BELEZY :
« La LGV est un gain de temps sur le trajet entre Guéret et Paris (…) entre Brive et Paris et également entre la région Limousin et l’ouest ».
« Il faut que nous ayons une liaison avec les ports qui soit performante donc la liaison avec La Rochelle, avec Nantes, avec Bordeaux est primordiale ».

S. LAJAUMONT : « Si la LGV doit être une locomotive pour la désertification, il est hors de question qu’on défende ce projet ».
J. AUCLAIR : « Défendez le mien ! »

J.-J. BELEZY : »On ne peut pas dire que la Creuse soit oubliée parce que dans le contrat territoire-région, la liaison Limoges-Guéret va diminuer de 15 minutes de trajet ».
J. AUCLAIR : « On voit que vous ne prenez jamais ce train là monsieur (rires) »

Le débat a aussi abordé la question de liaison TGV qui existe depuis décembre 2007 entre Brive et Lille, qui ne « séduit pas » Jean-Jacques Bélézy, est accueillie plus favorablement par les Verts et la liste Terre de gauche, qui y voit une preuve de la possibilité qu’ont les TGV a circuler sur les lignes classiques.

Jean-Paul Denanot s’est félicité des efforts de la région en matière de dessertes locales (TER), pour les modernisations de lignes et le maintien des dessertes. Stéphane Lajaumont, partisan de l’intermodalité et des transports gratuits pour certains, comme Ghislaine Jeannot-Pagès, a sévèrement critiqué la fermeture de la ligne Montluçon-Ussel, tandis que Jean Auclair s’est attribué la paternité du car qui effectue désormais la liaison… alors qu’il n’est même pas élu au conseil régional.

Photo : Jean Auclair souhaiterait raccorder la Creuse et Limoges au TGV… par l’est et une ligne Clermont-Paris, jusqu’en Italie. (France 3)




> Suivez l’actualité des élections régionales en Limousin sur le blog

20022010

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> Régionales Limousin : Zoom sur la liste MoDem

20022010

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limdem.pngAprès la présentation succincte de la liste Europe Ecologie en début de mois (sur laquelle je reviendrai avant le premier tour), je vous propose un bref aperçu de la liste MoDem conduite par Jean-Jacques Bélézy.

Alliée au second tour avec la liste UMP en 2004, la liste UDF avait recueilli 8,26 % des voix au premier tour, et avait fait élire par la suite deux conseillers, Jean-Claude Deschamps en Corrèze et Jean-Jacques Bélézy en Haute-Vienne. Le Limousin n’est pas une terre centriste : en effet, il semble ne pas trop y avoir de place pour une quatrième voie, puisqu’il s’agirait bien de ça, derrière les socialistes, la droite républicaine héritière de la tradition chiraquienne, et les communistes. Et si le MoDem sortait 3ème de cette élection ?
Ambitions

Car c’est sans doute ce que veut réaliser Jean-Jacques Bélézy, porté par le score de 2007, quand François Bayrou avait réussi à remporter 18 % des voix en Corrèze. Mais les municipales (score honorable mais modeste de 8,46 % à Limoges) et surtout les européennes sont passées par là, confirmant la faible implantation des démocrates centristes dans nos trois départements (7,5 % en Limousin). Quoi qu’il en soit, la tête de liste estime que le potentiel électoral de son parti est aux alentours des 9 %, et que par conséquent se maintenir au second tour est envisageable. On peut toutefois penser que la liste Limousin Démocrate devrait en cas de score inférieur à 10 % choisir de ne fusionner avec aucune liste. Mais tout peut arriver.

Propositions

Alors que certains peuvent penser que les socialistes de la majorité sortante seraient plus ou moins ouverts à un rapprochement d’entre-deux-tours (ce à quoi sont farouchement opposés les candidats de la liste Terre de gauche), le MoDem tient à conserver l’indépendance qui reste le credo de son leader national. La liste affiche donc un certain nombre de propositions novatrices, notamment en terme d’écologie, tout en se voulant en opposition avec les propositions de l’UMP comme de la majorité sortante. Fidèle à elle-même et aux valeurs qu’elle s’attache à défendre.

Parmi les mesures dites phares, on retiendra :

  • la création d’un pôle de compétences Energies locales, visant à promouvoir et organiser la recherche et la production d’équipements qui optimiseront l’utilisation des énergies renouvelables, et précisément celles que notre région offre facilement (hydroélectricité, méthanisation, …) Cette mesure permettrait la création d’emplois.
  • soutenir le commerce équitable à l’échelle régionale en faveur des producteurs locaux
  • création d’un « pass transports » à 10€/mois (on imagine pour les TER et la relation avec les transports départementaux voire urbains)
  • Notons aussi la proposition qui est faite au sujet des pollutions à l’uranium de la région. Le MoDem veut contraindre Areva à dépolluer les sites miniers. Le MoDem affiche aussi son soutien au projet LGV, et veut lutter contre l’isolement des ruraux par rapport aux structures de santé.

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Candidats

Les têtes de liste départementales : Jean-Claude Deschamps (Corrèze), Jean-Jacques Bélézy (Haute-Vienne), Nathalie Pagani (Creuse)

Téléchargez la liste en cliquant ici : > Régionales Limousin : Zoom sur la liste MoDem dans Limousin pdf listelimousindmocrate.pdf

Liens

Le site de campagne : [ici]
listefn.pngTout le programme : [ici]




> Archer et Denanot intéressent Le Figaro

19022010

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denanotarcher.pngLa campagne régionale en Limousin est, on l’a dit, vraisemblablement une des moins suivies au niveau national. Il n’empêche que le site du Figaro a publié un article à propos de la situation de notre région, présentant le Limousin comme un « terre de mission pour la droite ».

Rappelons toutefois qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance, et que celle ci s’annonce plus floue que les autres, tant par la configuration des listes à gauche, que par le doute relatif des positions pour le second tour.

Notre région avait été la seule dirigée par les socialistes à l’issue des élections régionales de 1992.

L’article du Figaro : [ici]

 




> Limoges dans Télérama… sur la « France moche » !

18022010

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villages87.bmpLe numéro de Télérama de cette semaine (13-19 février) titre de façon provocante « Halte à la France moche ! ». Les journalistes Xavier de Jarcy et Vincent Rémy se sont attachés à analyser l’évolution urbanistique de l’Hexagone depuis un demi-siècle en mettant en évidence les ratés de la reconstruction et les aberrations bétonnées et citadines qui ne cessent de grignoter le territoire national.

Surprise (en est-ce vraiment une ?), Limoges et la Haute-Vienne sont cités dans cette grande enquête. Et pas dans le but d’encenser la région. Le phénomène que nous connaissons bien et qui tire depuis quelques années la moribonde situation démographique du Limousin est montré du doigt. Car si la population augmente en particulier dans les communes dites de la deuxième couronne (une vingtaine de kilomètres de Limoges), c’est parce que l’on y construit des ribambelles  de lotissements, parfois complètement isolés entre champs et bois. Cependant, si les nouveaux installés contribuent bien à la reprise d’une région sinistrée, et dans une moindre mesure des communes rurales (par exemple en envoyant leurs enfants à l’école communale), ils ne se rendent que rarement dans le centre-bourg, y préférant le centre limougeaud. Au-delà du paradoxe que sont les vies quotidiennes de ces « néoruraux », qui donc ne participeraient que peu au dynamisme des villages, ce phénomène est à l’origine du sujet de l’enquête. On construit des pavillons. On en construit de nouveaux pour attirer de nouvelles familles lorsque les premières ont vu leurs enfants quitter le foyer pour les villes. Et voilà comment les villages s’étendent… Pas la peine d’insister sur le rendu visuel de ces bijoux d’architecture, le plus souvent décalés par rapport à l’habitat local traditionnel…

L’enquête cite à nouveau notre région en se référant à l’image donnée par la carte touristique du département de la Haute-Vienne. Des « villages [qui] ressemblent tous à celui de l’affiche du candidat Mitterrand [...]« . Qui cachent nombre de lots de maisons individuelles peu luxueuses – il faut le dire -, loin d’être en phase avec les éco-quartiers vantés un peu partout par les élus de France et de Navarre. Mais moins chers. Et souvent loin de Limoges. Quitte à faire de la voiture. Les cités dortoirs ne sont plus l’apanage des banlieues proches. La campagne semble donc échapper elle-aussi à des réflexions qui lui seraient salutaires. Il faut sauvegarder nos territoires. Et ne pas reproduire les graves erreurs des années 60 à 80 en les maquillant derrière des arguments démographiques ou économiques.

L’intégrale de l’enquête, sur le site de Télérama : [ici]




> La question de l’occitan dans la campagne régionale

7022010

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J’entame parallèlement à la présentation des différentes listes qui concourent en Limousin pour les élections régionales, une série d’articles sur certains points de programme. Confrontation, et si possible un peu d’analyse. Aujourd’hui, la question de la langue occitane.

occitanie.pngLa défense et la promotion de la culture occitane, et plus précisément de la langue occitane, est un sujet qui divise en Limousin. A l’origine cheval de bataille des seuls régionalistes de gauche et extrême-gauche, ce sujet a rejoint les arguments des écologistes (la liste Europe Ecologie peut compter sur le soutien du Parti Occitan) et bien au-delà des clivages politiques, jusqu’au MoDem, de sorte à se placer en opposition aux majorités socialistes, qui dans leur globalité ne semblent pas en faire un problème central de leurs programmes. La campagne municipale à Limoges en 2008 avait été l’occasion de souligner cette particularité.

Ces élections régionales ne dérogent pas à la règle, puisque le programme de la liste Denanot ne reprend aucunement la question de l’occitan, alors que les exécutifs de Midi-Pyrénées ou Aquitaine se sont placés clairement en faveur de la promotion du patrimoine occitan. Voici ce que présentent textuellement les autres partis :

  • Liste Limousin Terre de Gauche (PCF, NPA, PG) : « Assurer la défense et la promotion de la langue et de la culture occitanes« 
  • Liste Europe Ecologie (sur le site des Verts Limousin) : « Promouvoir activement la langue occitane, qui forge l’identité de notre région et de ses habitants« 
  • Liste Limousin Démocrate : « L’initiative culturelle sera de plus en plus régionale. Il est un domaine où cela est évident, c’est celui des langues et cultures des régions, notamment en leur garantissant l’accès à l’audiovisuel et le soutien en matière d’enseignement« 

signalisationbilingue.pngL’Occitanie s’étend sur la totalité de 4 régions françaises (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, PACA, Limousin) et une partie de 4 autres régions (Poitou-Charentes, Auvergne, Rhône-Alpes, Aquitaine). Le Limousin est donc au coeur de cet espace linguistique et culturel, que nombre d’autres structures ont choisi de placer en avant, en tant qu’argument touristique potentiel, et volonté forte de souligner une identité historique et locale.

L’Institut d’Etudes Occitanes (IEO) se bat depuis de nombreuses années pour promouvoir la signalisation bilingue français/occitan, en particulier pour les panneaux de communes, mais aussi des panneaux de rues, comme il en existe déjà à Toulouse ou Nice. Certes, ces villes sont peut-être par leur situation plus méridionale, davantage vues comme des villes occitanes, mais elles ne le sont pas plus que Limoges , Tulle ou Guéret. Pour l’association, comme pour les partis politiques qui soutiennent les mêmes combats, promouvoir l’occitan, son enseignement, mais aussi et surtout montrer son existence à tous, c’est « une manière de se réapproprier son identité millénaire et de renouer avec une culture qui a façonné le pays« .

Il apparaît clair qu’une victoire de la liste Denanot donnerait aux défenseurs de la langue occitane quelques nouvelles années de lutte…

NB : Certaines collectivités locales ont fait le choix de placer le sujet dans leurs initiatives. Citons par exemple la communauté de communes Vienne Glane, qui a fait placer des panneaux bilingues à l’entrée de ses communes. bandeaurgionales2.png







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