> Réforme territoriale : mes propositions

6 03 2009

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A l’heure où l’ancien premier ministre Edouard Balladur, qui dirige la commission du même nom, s’indigne des nombreuses voix discordantes venues troubler la bonne conduite de son travail.

Il faut dire que le redécoupage des régions et départements ne plaît pas à tout le monde, que ce soit les bretons, les picards, les poitevins ou les alsaciens à cause d’une perte d’identité de leur région qui serait redéfinie (une fierté déjà mise à mal par les nouvelles plaques d’immatriculation qui entreront en vigueur le 15 avril), comme les élus en général, le projet prévoyant une forte réduction du nombre de représentants locaux, et la réunion des conseillers généraux et régionaux en une seule et même fonction.Quoi qu’il en soit, chez nous aussi, le débat passionne. Et entre rattachement à l’est et fusion à l’ouest, nous ne savons pas encore à quelle sauce nous serons mangé. Certains appellent à un mariage d’amour avec nos voisins charentais, d’autres à un mariage de raison avec les cousins auvergnats, et vice versa, … Bref, personne n’est d’accord.

Alors j’ai décidé de réfléchir quelques instants sur la question, et de moi aussi m’ajouter à ce brouhaha général en donnant mes propositions personnelles pour le futur Limousin. Je ne me suis donné qu’une contrainte, ne pas séparer les trois départements, Corrèze, Creuse, Haute-Vienne.

  • Rappel : hypothèse du Comité Balladur

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  • 1ère hypothèse : privilégier les facteurs économiques et de communications

nouveaulimousin1.pngSi on parle d’économie et de communications, on évoque forcément le futur. Cela veut obligatoirement dire vers l’ouest, car on pense au projet de LGV, d’autoroute vers Nantes, et aux échanges grandissant avec la façade atlantique. Deux idées s’imposent : une région avec la Vienne et la Charente. Limoges est une capitale évidente au centre de ce nouvel ensemble, la nouvelle liaison Poitiers-Limoges renforce les échanges et la complémentarité entre les deux villes. Notre capitale régionale a déjà son influence qui s’étend jusqu’à Angoulême. L’autre idée, c’est intégrer la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres. Cela ferait un apport important en matière de tourisme, avec le gain de la côte charentaise et le marais poitevin entre autres. La Creuse ne serait pas mise à l’écart, surtout avec l’amélioration de la RCEA entre Montluçon et Angoulême. Mais les échanges entre l’ouest et l’est restent mauvais, et il faut garder en tête que relier l’île de Ré à Ussel, c’est 5h de route. Et les Deux-Sèvres ont quand même tendance à plutôt regarder vers Nantes.
> 1 496 417 habitants (2 455 043 avec les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime)

  • 2ème hypothèse : privilégier les facteurs historiques et culturels

nouveaulimousin2.pngSi l’on privilégie les facteurs historiques et culturels, on pourrait en évoquant le duché d’Aquitaine, faire une très grande région de l’Auvergne au Poitou et des Pyrénées au Berry. C’est grand. On préfère donc penser au XVe siècle, quand le Périgord et les vicomtés de Limoges et de Turenne étaient gouvernés par la maison d’Albret. On élimine donc le Poitou, qui reste lié à la Vendée, et même, au nord, à l’Anjou. Le tiers est de la Charente est occitan, le tiers nord de la Dordogne est limousin, on peut donc les intégrer.  Le Lot, loin de Toulouse, est dans la continuité du bassin de Brive, notamment avec l’ouverture prochaine de l’aéroport de Brive-Souillac. Le sud du Limousin est d’ailleurs appelé « portail du Midi ». La réunion du Lot et de la Dordogne (Quercy-Périgord) n’est pas illogique. Cela ferait donc une nouvelle région Centre-Ouest.
> 1 304 503 habitants (1 651 540 avec la Charente)

  • 3ème hypothèse : privilégier les facteurs géographiques

nouveaulimousin3.pngLes facteurs de décision sont donc les ensembles géographiques et géologiques. Cela exclut directement l’Indre, la Vienne et le Cher, mais aussi la Charente. Cette hypothèse nous tourne vers l’est, et c’est ce qui, à mon avis, nous serait le moins profitable, accollés à une Auvergne qui se tourne déjà vers Lyon. Et on ne peut pas dire, que malgré l’A 89, les liaisons Clermont-Limoges soient les meilleures. Et de réunir deux régions qui sont les plus « en retard » de France ne me paraît pas être une très bonne perspective. Mais elle est logique du point de vue géographie et même culturel. Par ailleurs, il me semble qu’un rattachement de l’Allier à la Bourgogne ou une nouvelle région Centre pourrait être pensé. Et je reste plutôt partisan d’une nouvelle Auvergne (avec rajout de la Lozère, de la Loire et de l’Aveyron) que d’une Auvergne-Limousin.
> 1 723 549 habitants (2 066 858 avec l’Allier)

 

Peut-être conviendrez-vous que l’idéal serait une des trois propositions. Ou bien une autre. Ou bien vous trouvez ça tout à fait ridicule, et vous souhaitez que les régions et les départements restent comme ils sont actuellement. Oui, la question n’a pas fini de mobiliser.


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3 réponses à “> Réforme territoriale : mes propositions”

  1. 6 03 2009
    Salmone (13:33:32) :

    Bonjour, en tombant par hasard, sur ce blog, j’ai pris le temps de regarder les propositions. je suis Niortais, j’ai vécu à Poitiers et à Limoges, également à Nantes. Je connais bien les départements du Poitou-Charentes et le découpage va être un beau casse tête. D’un côté, on a les Deux-Sèvres qui regarde vers Nantes (de plus en plus) et vers la Vendée (depuis toujours) ainsi que la Vienne qui est mieux relié vers le Nord (Tourraine et Anjou) que vers l’Est( pas de Vrai axe routier ni train). De l’autre on a la Charente-Maritime qui est plutôt pour une indépendance vis à vis de Poitiers car elle lui dispute le rôle de capitale de région avec la Rochelle, la Charente regarde vers Bordeaux plus que vers Limoges, à l’exception de la région de Confolens. D’un point de vue économique, l’ensemble regarde plus vers Nantes ou Bordeaux que vers Limoges de toutes les façons. A mon avis il faudrait mieux rattacher le Poitou historique (85, 86, 79) avec Nantes et la Bretagne, et les Charentes avec l’Aquitaine, le Limousin constitue à lui seul une région viable et centrée sur limoges et Brives, il faut par contre y développer sérieusement les infrastructures et miser sur la logistique pour valoriser une position centrale qui est sous exploitée.

  2. 23 07 2009
    Blem (16:03:37) :

    Je suis tombé par ailleurs sur ce blog. J’ai bien aimé, ces propositions de découpage géographique de nos régions.
    Je pense qu’une région, qu’une ville, qu’une personne qui n’a pas de racines n’aura pas d’ailes … et donc qu’enracinement historique, identité, et développement géographique sont intimement liés.
    Le Limousin souffre d’une crise identitaire certaine.
    1) … historiquement nous sommes du pays d’oc … la porte du Midi, historiquement notre phare culturel … c’est Toulouse.
    2) Pourtant le Limousin est rattaché au Centre, à l’Auvergne . .. par le Massif Central qui confère une identité géographique
    3) rattaché la région Charente Poitou par l’attractivité économique de sa façade maritime,
    4) politiquement rattaché à Paris parce que Limoges, capitale régionale, est une ville à forte densité administrative.

    De ce fait, notre région a du mal à trouver sa cohésion identitaire :
    87 orienté vers Paris, et la Charente Poitou,
    19 orienté vers l’Auvergne et surtout l’Occitanie,
    23 orienté vers le Centre et l’Auvergne.

    Un moyen de développer la cohésion régionale serait de privilégier le développement d’une infrastructure ferroviaire et routière régionale pour soutenir la mobilité des personnes et des marchandises intra régionales, afin de favoriser le développement régionale face à la concurrence économique globale.

    Or c’est la réalisation de grandes infrastructures nationales qui est aujourd’hui privilégiée (autoroutes, LGV) au détriment d’une infrastructure routière et ferroviaire locale délabrée.

    Ces infrastructures nationales ont comme effet de fragiliser encore plus le tissu économique du Limousin face à la concurrence globale sans que les entreprises limousines puissent profiter de l’avantage de la mobilité de leur implantation économique locale.
    La LGV Limoges-Poitiers est l’exemple type d’un projet destructeur de région :
    1) C’est un projet pharaonique pour la région qui avantage démesurément la Haute-Vienne (surtout Limoges) renforçant ses attaches vers la Charente Poitou, et vers le pôle administratif et politique parisien.
    2) il désavantage la Creuse, en mettant en péril la gestion de son infrastructure ferroviaire départementale et son orientation économique vers le Centre.
    3) il ne présente quasi aucun intérêt pour la Corrèze dont l’économie est orientée vers l’Est et surtout vers le Sud.
    4) en obligant toute la région à un endettement collossal (500 millions €) il détourne nos finances d’autres investissements bien plus judicieux pour toute la région.

    En conclusion … je pense que les atouts du Limousin sont d’avoir 3 départements dont chacun à une spécificité intéressante, mais il manque dans notre région, une capacité à vivre ensemble dans une cohésion harmonieuse dans lequel tout centime d’euro dépensé, l’est de manière concerté et pertinente pour des investissements utiles pour tous. Je dirai que le Limousin souffre d’égocentrismes politiques démesurés et donc dispersés.

  3. 22 11 2009
    Moulin (13:47:50) :

    Pour votre information sur le blog:http://lescontribuablesdesommieres.over-blog.com vous trouverez des indications sur les finances de notre région:Languedoc-Roussillon.En lisant les différents articles vous trouverez l’adresse des blogs vous permettant d’accéder aux comptes des communes,des départements et des régions.Vous pourrez visualiser la situation financière du lieu de votre choix.Bonne lecture et amicalement Moulin

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